Un grand sourire aux lèvres, au volant de sa petite 2 CV, Bourvil s'apprête à quitter Paris, direction l'Italie. Mais à peine a-t-il tourné au coin de la rue qu'une grande Rolls Royce conduite par Louis de Funès le percute de plein fouet, réduisant sa voiture à un tas de pièces détachées. S'ensuit l'un des plus célèbres dialogues de la comédie française.
- Qu'est-ce que je vais devenir ? - Un piéton.
Lorsqu'on pense au Corniaud de Gérard Oury, cette fameuse séquence est l'une des premières qui nous vient à l'esprit. Tournée en dernier par l'équipe du film et minutieusement préparée par le coordinateur des cascades Rémy Julienne, cet accident marque la rencontre entre les deux protagonistes du long métrage, et le début de leurs aventures. Mais avez-vous prêté attention à chaque détail de la scène ?
Alors que le film est rediffusé ce soir sur France 2, faites un arrêt sur image à 3 minutes et 21 secondes très exactement. Regardez bien attentivement le visage de Louis de Funès au moment où la 2CV vient de tomber en morceaux et où Bourvil, abasourdi et furieux, s'extirpe des décombres, le volant toujours entre les mains.
A cet instant précis, en dépit du fait que la séquence ne pouvait être tournée qu'une fois en raison de sa complexité technique, et que les comédiens n'avaient donc pas droit à l'erreur, Bourvil ose une improvisation, et prononce la réplique désormais mythique : "Maintenant, elle va marcher beaucoup moins bien, forcément !"
Une fois cette phrase déclamée par Bourvil, observez bien Louis de Funès. Ce dernier, surpris par le trait d'humour de son partenaire de jeu, baisse subitement la tête pour cacher un irrépressible sourire, ainsi que le soulignait le documentaire La folle aventure de Louis de Funès, diffusé sur France 3 en janvier dernier.
Cette petite anecdote, qui illustre à merveille la complicité naissante entre les deux acteurs, ajoute une dimension supplémentaire à ce célèbre instant du cinéma français.
(Re)découvrez les gaffes et les erreurs du "Corniaud"...