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    Taxi Driver : Martin Scorsese a-t-il vraiment voulu tuer le producteur du film ?
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Parmi les récits sur les arrières cuisines d'Hollywood figure une histoire à propos de Taxi Driver, racontée il y a quelques années par Quentin Tarantino. Un récit mettant aux prises Martin Scorsese engagé dans un bras de fer face à la Columbia...

    En bon cinéphile et cinéphage, Quentin Tarantino n'aime rien tant que décortiquer à l'envie ses films fétiches. Il avait ainsi évoqué pour Sky Movies le classique de Martin Scorsese, Taxi Driver, en racontant une de ces légendes hollywoodiennes dont il régale l'assistance.

    Précisant qu'il ignore si elle est vraie ou pas, il raconte le bras de fer qui avait opposé la Columbia, productrice et distributrice du film, à Martin Scorsese. Celle-ci lui demandait de remonter son film pour faire en sorte qu'il obtienne un classement "R" au lieu d'un infâmant "X", qui aurait à coup sûr condamné la carrière de son Taxi Driver en salle.

    "La légende raconte que Scorsese est resté éveillé toute la nuit, à boire, se saoulant avec une arme chargée. Et son but était, le matin, d'aller abattre l'executive de la Columbia, pour l'avoir contraint à couper son chef-d'oeuvre. Certains amis cinéastes et collègues sont venus lui parler, compatissant, tentant de le dissuader.

    Il a tenté de trouver au fond de lui une alternative pour ne pas en venir à commettre un meurtre. L'idée qui lui est venue a été de désaturer de deux degrés la couleur du sang dans la scène du carnage final, transformant un sang qui avait la couleur d'un rouge vif à un rouge bordeaux. Ca lui a permis d'obtenir un classement "R".

    Columbia Pictures

    L'histoire, pour aussi fascinante qu'elle soit, relève effectivement en partie de la légende. Dans son formidable ouvrage de référence Easy Riders, Raging Bulls, qui revient sur ces réalisateurs du Nouvel Hollywood, le journaliste et critique Peter Biskind cite Steven Spielberg.

    Le cinéaste se souvient que Scorsese, après s'être vu notifié l'obligation de remonter son film, "a pointé son index vers Stanley Jaffe [NDR : à l'époque le vice-président de la Columbia], en disant "Il est à la tête du studio, c'est à lui que j'en veux, donc je vais prendre un flingue et le tuer. Il n'était pas sérieux à ce propos, mais il relâchait toute sa colère et sa rage, et il voulait nous la faire partager".

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