De quoi ça parle ?
L'espion John Weir se retrouve au cœur d'une bataille pour la préservation de la démocratie dans un monde en proie à la désinformation, à la manipulation comportementale, à l'État de surveillance et aux intérêts personnels.
Rabbit Hole, une série créée par John Requa, Glenn Ficarra avec Kiefer Sutherland, Wendy Makkena, Charles Dance, Meta Golding… Épisodes vus : 3 sur 8
De la bonne fiction à papa
Le monde des séries est-il toujours le même sans un thriller où Kiefer Sutherland se fraie un chemin en grognant, en donnant des coups de poing et évoluant dans un monde où les gens lui veulent du mal ? La réponse est non. Et l’arrivée de Rabbit Hole vient clairement rappeler à une certaine génération qu’il nous avait manqué.
Sans être perfusée à l’adrénaline comme 24 heures chrono, Rabbit Hole fait partie de ces séries d’espionnage bien ficelées et sans fioritures qui font parfois défaut à l’ère de la télévision à grand spectacle. C’est le genre de série qui s’attache plus à livrer quelque chose de familier et à s’assurer que ça fonctionne qu’à innover. Et franchement, c’est suffisant.
Surtout, c'est le genre de série qui sait ce que le public attend de Kiefer Sutherland et qui le lui rend bien... tout en modifiant son personnage juste ce qu'il faut pour tenir les téléspectateurs en haleine.
Les fans de 24 y trouveront un confort immédiat. L'ex Jack Bauer est désormais John Weir, un espion indépendant à la tête de sa propre agence. Il est bourru et spécialisé dans la manipulation et la tromperie. Son équipe peut fabriquer des récits et provoquer des évènements susceptibles de faire basculer le marché boursier ou de ruiner la vie des riches et des puissants.
"Rabbit Hole c’est un univers où la manipulation est monnaie courante" nous confie Glenn Ficarra, co-créateur de la série. "On pourrait décrire ce show comme un thriller paranoïaque. Nous vivons aujourd’hui dans un monde bourré de théories du complot et de fake news. Nous sommes tous les victimes en permanence de désinformation et on veut nous faire croire en ce qui n’est pas croyable."
Marni Grossman /Paramount+
Un monde qui s’effondre
Lorsque l’on rencontre John Weir pour la première fois, il a trouvé un certain degré de confort : il est bien établi, il est bon dans son job et à l'ère des "fake news" et des "deep fakes", il est plus demandé que jamais.
Alors bien sûr, quelqu'un le fait accuser de meurtre. Bien sûr, sa vie entière est réduite en miettes. Et bien sûr, il doit faire équipe avec sa dernière aventure d'un soir (Meta Golding) pour laver son nom, l'entraînant dans un tourbillon à travers un monde paranoïaque où rien n'est ce qu'il semble être et où personne n'est digne de confiance.
John Weir est un vrai paranoïaque. Cela le définit et cela agit comme sa plus grande force et sa plus grande faiblesse. Sutherland joue moins son personnage comme une machine à tuer (contrairement à Jack Bauer) que comme le type le plus intelligent et le plus rusé de l'assemblée.
On devine aussi un acteur plus intéressé par une introspection plus profonde. Cela se voit aux flashbacks qui révèlent une enfance traumatisante qui perdure. Ce passé offre à Kiefer Sutherland un nouveau terrain de jeu pour donner une nouvelle dimension à ce qu’il incarne habituellement.
À mesure qu’elle déroule son intrigue, Rabbit Hole ne fait que vous plonger dans un monde où rien n'est ce qu'il semble être, et où les révélations et les rebondissements massifs arrivent de manière inattendue dans des conversations improbables. Puis elle révèle petit à petit que ces personnages n'ont pas été honnêtes avec vous et que la vérité se cache dans les détails.
Il suffit de se laisser prendre au jeu des faux-semblants et de faire confance à son héros, tout en sachant qu’il nous aura à la fin !
Deux épisodes le 27 mars puis 1 épisode par semaine sur Paramount+.
