Sage-Homme, en salles le 15 mars, est le 3ème long-métrage de la réalisatrice Jennifer Devoldere après Jusqu'à toi et Et soudain, tout le manque me manque.
Cette fois, la cinéaste nous présente Léopold, campé par Melvin Boomer. Après avoir raté le concours d’entrée en médecine, le jeune homme intègre par défaut l’école des sages-femmes en cachant la vérité à son entourage.
Alors qu’il s’engage sans conviction dans ce milieu exclusivement féminin, sa rencontre avec Nathalie (Karin Viard), sage-femme d’expérience au caractère passionné, va changer son regard sur cet univers fascinant et bouleverser ses certitudes.
RENVERSER LE CODES
Jennifer Devoldere est partie d'une idée où la problématique classique du genre et de l’ensemble des inégalités d’accès au travail était renversée, c'est-à-dire une situation où un homme doit faire sa place dans un univers ultra-féminisé.
"La formation de maïeutique s’est ouverte aux hommes en 1982. Ces derniers restent toutefois très minoritaires avec seulement 4,5% des sages-femmes actives. Parmi ces hommes, la plupart travaille à l’hôpital. Aucun n’est enseignant", explique la réalisatrice.
TRAVAIL DE RECHERCHES
Dans le cadre des recherches pour les besoins du long-métrage, Jennifer Devoldere et son équipe ont effectué un stage à l’hôpital, juste avant le Covid. Ils ont pu interroger des soignants, des hommes et des femmes sages-femmes, l’ensemble du personnel médical, mais aussi des parents.
Les membres de l'équipe du film souhaitait tout connaître de ce qui se passe dans la maternité d’un hôpital public. C’est à cette occasion qu’ils pris conscience que chaque accouchement a sa propre histoire et son lot d’incidents imprévisibles.
Ils ont "aussi été frappé par le brassage de populations et par la misère psychologique, sociale, économique qui règne dans les hôpitaux", confie Jennifer Devoldere. Il était vital pour la cinéaste que le film fasse preuve de vigilance quant à l'authenticité du milieu qu'il représentait.
Ainsi, de vraies sages-femmes et de véritables soignants jouent dans le film. "Il y a des choses qu’on n’invente pas, même quand on a fait un stage à l’hôpital", indique la réalisatrice.
KARIN VIARD SINON RIEN
Le rôle de Nathalie a été écrit pour Karin Viard. Jennifer Devoldere a été soulagée qu’elle accepte le rôle car elle ne voyait pas qui aurait pu la remplacer. En revanche, pour le personnage de Léo, un casting a été organisé. Jennifer Devoldere et David Bertrand, le directeur de casting, ont vu plus de 200 garçons.
Melvin Boomer était l’un des premiers à s'être présenté au casting. Au début, la cinéaste se disait que c’était lui qui avait le mieux joué, mais c’était la première session et elle pensait qu’il fallait en voir d’autres avant de se décider.
"Puis, je l’ai revu, une deuxième et une troisième fois, et on a fait des essais avec Karin. À ce moment-là, je savais déjà que j’allais lui confier le rôle, mais pas lui !", se souvient la réalisatrice.
UNE VRAIE MATERNITÉ ?
Sage-Homme a été tourné dans les environs de Nancy dans l'hôpital de Brabois, situé à Vandoeuvre-lès-Nancy. Cet établissement, qui va bientôt être détruit, a servi pour les extérieurs et le hall.
Comme il n'était pas possible d’investir une vraie maternité en état de fonctionnement pendant trois semaines, le chef-décorateur Jean-Marc Tran Tan Ba en a reconstitué une !
Salle des sages-femmes, salles de naissances, le bloc, les couloirs, le hall, la salle d’attente, mais aussi la ruelle extérieure.... tout y était ! La maternité n'a pas été construite en studio mais dans un lieu réel, permettant d'accentuer le réalisme.
Sage-Homme est sorti en salles le 15 mars.