Jean-François Richet, 56 ans, n'a pas la langue dans sa poche. Auteur de Ma 6-T va crack-er, Mesrine, Assaut sur le central 13, Blood Father et du récent Mayday, le cinéaste a quitté l'Hexagone pour s'épanouir du côté d'Hollywood.
"J'ai plus de liberté aux Etats-Unis qu'en France", nous a-t-il assuré quand nous l'avons interrogé à propos de son nouveau long-métrage.
"Ici, pour avoir des financements, il faut passer par : « Est-ce que vous avez le quota de ci, est-ce que vous pensez bien comme ça... » Hey ho, laissez-moi tranquille ! Je commence à en avoir ras le bol des films bien-pensants ! Donner des leçons aux autres, ça suffit", a-t-il martelé.
"D'une, je vote pour qui je veux et je suis copain avec qui je veux et mes personnages ont le droit d'être des hommes, des femmes, ce qu'ils veulent. On n'est pas obligés de se dire « Ah, là c'est trop stéréotypé pour les femmes, là c'est trop genré pour les hommes. » Laissez-nous tranquilles !", a-t-il asséné.
DIRIGER UN MARVEL, UN RÊVE ?
Grand amateur de super-héros et spécialiste de l'action, le metteur en scène est prêt à prendre les rênes d'un Marvel si Kevin Feige souhaite faire appel à lui.
Pour le cinéaste, cela dépendrait des conditions proposées. "J'ai déjà rencontré des dirigeants de chez Marvel il y a quelques années", nous a-t-il révélé. "Ça s'est super bien passé. Ils m'ont dit de venir avec une idée. Je leur ai demandé quel personnage ils voudraient. Ils m'ont répondu : 'Celui que tu veux'. Ça pouvait être Deadpool par exemple, on aurait pu partir là-dessus", se souvient Jean-François Richet.
Il y a des personnages incroyables chez Marvel donc je ne dirais pas non, ça dépendra du scénario, de la latitude qu'on me donnerait.
"Après, il s'avère que je suis parti sur d'autres projets, j'ai fait mes trucs de mon côté. Mais chez Marvel, ce sont des mecs extrêmement intelligents. Si tu as un budget de 50 millions, ce n'est pas la même chose qu'avec 250. Tu as peut-être plus de latitude avec 50 millions", poursuit-il.
"Il y a des personnages incroyables chez Marvel donc je ne dirais pas non, ça dépendra du scénario, de la latitude qu'on me donnerait. Un récit comme Captain America et le Soldat de l'Hiver, c'est super ! Tout comme Les Gardiens de la Galaxie. Dans ces films, tu sens bien la patte du réalisateur tout en respectant les personnages", explique le cinéaste.
"Dans Le Soldat de l'Hiver, il y a un plan séquence quand Captain America remonte le bateau et tape tout le monde. C'est un plan large, avec un travelling où il remonte le bateau comme ça, c'est incroyable.
N'importe quel autre réalisateur d'Hollywood, à 99 %, aurait fait des inserts, des coups de bouclier, des trucs au ralenti... Mais là c'est juste un plan séquence, une scène incroyable genre Titanic ! Et ça c'est la patte du metteur en scène, ça n'est pas dicté par les images de synthèse", analyse Jean-François Richet.
J'ai lu du Marvel toute ma vie, j'en ai lu des tonnes et des tonnes, j'aime les personnages.
"Par conséquent, si on a une liberté comme ça, je ne dirais jamais non. Ça voudrait dire quoi de refuser, que je me sens supérieur à eux ? J'ai lu du Marvel toute ma vie, j'en ai lu des tonnes et des tonnes, j'aime les personnages. Si demain j'ai une super idée et que j'ai le temps de le faire, que ça coûte 50 millions et que j'ai une liberté relative, pourquoi pas ?"
UN DIABLE DE SUPER-HÉROS
Le metteur en scène conclut en dévoilant son super-héros préféré, Daredevil. "S'ils lancent un long-métrage façon Gene Colan, John Romita Jr., David Mazzucchelli ou Frank Miller, j'y vais !
La série avec Charlie Cox est bien, mais ça reste une série. Il n'y a pas eu un film à la The Dark Knight avec Daredevil. Ça pourrait être super. Je suis prêt à donner deux ans de ma vie sur un projet comme celui-là !"
Il n'y a pas eu un film à la The Dark Knight avec Daredevil. Ça pourrait être super. Je suis prêt à donner deux ans de ma vie sur un projet comme celui-là.
En attendant, Richet est déjà parti sur un nouveau projet américain qui se tournera cet été en Europe de l'Est avec une actrice française et une star internationale. Nous en saurons plus très bientôt.
LA SCÈNE DU SOLDAT DE L'HIVER ÉVOQUÉE PAR JEAN-FRANÇOIS RICHET
