Début du XXe siècle, dans le nord de l’Italie. La vie dans cette région étant devenue très difficile, les Ughetto rêvent de tout recommencer à l’étranger. Selon la légende, Luigi Ughetto traverse alors les Alpes et entame une nouvelle vie en France, changeant à jamais le destin de sa famille tant aimée.
Quand histoires et Histoire ne font qu’un
En salles le 25 janvier, Interdit aux chiens et aux Italiens permet à Alain Ughetto, le petit-fils de Luigi, de retracer le parcours atypique de son grand-père et de sa famille. À la fois réalisateur, animateur et narrateur de ce récit personnel et hors du commun, il parvient à créer un dialogue avec ses aïeuls, notamment sa grand-mère Cesaria.
De sa voix douce et chaleureuse (celle d’Ariane Ascaride, récompensée d’un César de la meilleure actrice pour Marius et Jeannette), Cesaria conte son histoire, celle de son époux et de leur couple, de leur foyer et de leur voyage.
Car leur épopée se mêle à la grande Histoire, tout au long du XXe siècle : famines, guerres, fuites et voyages… L’histoire des Ughetto est celle de nombreux Italiens, faite de travail et de petits hasards, de joies et de peines. “Ce qui m’intéressait, c’était de remonter le cours du temps pour lier mémoire intime et évocation historique, déclare Alain Ughetto. Aujourd’hui, derrière mon nom, j’ai trouvé un récit, la chronique d’une famille parmi des centaines d’autres.”
Les mains créatrices d’un faiseur d’histoires
Ce bel hommage, personnel et intime, est d’autant plus émouvant et singulier qu’Alain Ughetto se fait créateur d’histoires sous les yeux intrigués des spectateurs.
Le charme de l’animation, en stop-motion, vient de la découverte de ses coulisses à l’écran : les mains du réalisateur apparaissent comme des personnages récurrents pour construire, découper, recoller… Et le dialogue, intergénérationnel, n’en est que plus fort puisque Alain Ughetto ressuscite littéralement ses ancêtres pour les transformer en petites poupées parlantes et animées, tel un magicien inspiré.
Loin de laisser vivre ses aïeuls en bon spectateur, le cinéaste interagit avec eux. Il échange, interroge, comme un enfant curieux.
“La main, ma main, est devenue un personnage, un personnage qui agit sur ce monde et dans l’atelier, la main travaille, questionne et intervient. [...] Revenu dans mon atelier, avec tout ce que j’ai glané là-bas, j’ai composé un décor. Les brocolis deviennent des arbres, le charbon de bois fait montagne, les sucres font brique…”
Petite perle d’inventivité, exploration intime et familiale de l’Histoire, ce film est une ode à la curiosité, à l’amour et à l’optimisme qui ravira petits et grands.
Interdit aux chiens et aux Italiens, conseillé à partir de 10 ans, est à découvrir en salles dès le 25 janvier.