Lino Ventura, grand acteur du cinéma français, a salué très tôt le talent de Jean-Pierre Bacri alors qu'il n'avait qu'une trentaine d'années et peu d'expérience à l'écran. Ils venaient de tourner ensemble La Septième cible de Claude Pinoteau.
Invité le 11 février 1985 dans l'émission Spécial Cinéma de la RTS, Lino Ventura saluait le talent du jeune comédien qui jouait là son premier rôle marquant depuis Le Grand pardon, sorti trois ans auparavant.
Bacri. Je le trouve sensationnel. Il a apporté dans ce film une note d'humour, il l'a aéré, je trouve ce type formidable.
Dans le film, Bacri (33 ans) interprète l'inspecteur Daniel Esperanza, un père séparé avec deux petites filles et qui n'est pas très doué pour les enquêtes et fait bourde sur bourde. Le voilà chargé de contrôler la vie de Bastien Grimaldi (Ventura), récemment agressé de nuit dans la rue.
Au départ, cette attaque semble gratuite, mais les coups de téléphone répétés et les lettres anonymes s'accumulent. Alors qu'il se sent épié de toute part, Grimaldi décide de mener sa propre enquête pour comprendre qui le menace.
Cet adoubement de Bacri par son aîné, qui avait tourné avec Jean Gabin, Alain Delon, Michel Piccoli, Bruno Cremer, Simone Signoret ou Michel Serrault, valait alors tous les compliments du monde. Dans les deux ans qui suivent Le Septième cible, Bacri tournera dix films en deux ans, parmi lesquels Chère canaille (en tête d'affiche), L'Eté en pente douce ou Escalier C.
A sa sortie en décembre 1984, La Septième cible totalise 1,249 million d'entrées. Il s'agira du dernier film avec Lino Ventura en star. On le reverra cependant dans le téléfilm L'Épée de Gédéon de Michael Anderson (1986) et le temps d'une apparition dans La Rumba de Roger Hanin, sorti en 1987, l'année du décès de l'acteur.