Ça parle de quoi ?
À l’aube de la Première Guerre mondiale, quatre amis inséparables forment la bande des Lulus : Lucas, Luigi, Lucien et Ludwig. Ces orphelins sont toujours prêts à unir leurs forces pour affronter la bande rivale d’Octave ou pour échapper à la surveillance de l’Abbé Turpin…
Lorsque l’orphelinat est évacué en urgence, les Lulus manquent à l’appel. Oubliés derrière la ligne de front ennemie, ils sont désormais livrés à eux-mêmes en plein conflit. Ils décident de rejoindre coûte que coûte la Suisse, le “pays jamais en guerre”, mais sont bientôt rejoints par Luce, une jeune fille séparée de ses parents.
Voici 3 bonnes raisons de découvrir ce bijou, qui devrait ravir petits et grands !
Pour la force collective de ses émouvants personnages
Loin de leurs repères, les Lulus doivent se serrer les coudes. L’heure des jeux et de l’innocence semble loin en temps de guerre où il n’est plus question que de survie. Et pourtant, c’est là que réside la véritable force des enfants ! Un lac boueux ou de vieux costumes suffisent à leur faire retrouver le sourire et la joie. Quelques baies deviennent un festin et la moindre rencontre l’occasion de se faire un ami.
Malicieux et attachants, les jeunes acteurs sont justes dans leur performance et ne manqueront pas de vous attendrir. Le brillant et curieux Ludwig (Léonard Fauquet), le brave aîné Lucien (Loup Pinard) où le désopilant Lucas (Tom Castaing) : tous incarnent un visage de l’enfance qui fera écho à vos propres souvenirs.
Les adultes ne sont pas en reste et composent une galerie de personnages aussi éclectique que réussie. D’Isabelle Carré en sorcière à François Damiens en abbé, d’Alex Lutz en instituteur à Ahmed Sylla en tirailleur, chacun interprète sa partition avec charme et plaisir, si bien que les cinéphiles devraient rapidement s’éprendre de toute cette joyeuse troupe.
Pour son appel à la tolérance et à la curiosité
Difficile d’échapper au manichéisme lorsque la guerre est perçue par les yeux d’enfants… Du moins, c’est ce que l’on pourrait penser ! Habitué à filmer à hauteur d’enfants (lui qui a réalisé Jeux d’enfants, L’Âge de raison ou encore La Guerre des boutons), Yann Samuell a ici déployé tous ses talents pour retranscrire l’histoire originale de Régis Hautière et Hardoc, les auteurs de la bande-dessinée éponyme, sans tomber dans les pièges de la facilité.
Curieux, les cinq Lulus parcourent la France et rencontrent autant d’alliés que d’ennemis. Mais il arrive parfois, par la magie des mots et des sentiments, que les rapports s’inversent. Par exemple, une fois l’uniforme ôté, le soldat Hans devient leur plus précieux allié et ami. Une ambivalence que résume Mr Leutellier, incarné par Alex Lutz : “Pouvez-vous considérer que celui que vous estimez être votre ennemi à cause d’une ridicule frontière pourrait devenir votre ami ?” De quoi résonner dans les esprits des petits comme des grands.
Pour la qualité de cette peinture d’époque
Loin d’être édulcorée, La Guerre des Lulus se veut être une vision réaliste de l’époque et se montre spectaculaire dans sa restitution des scènes de bataille.
Chaque détail respire ainsi l’authenticité. Il faut dire que rien n’a été laissé au hasard par Herald Najar, chef décorateur : “J’ai déniché dans des brocantes des ouvrages des années 20 qui retraçaient la Première Guerre mondiale à travers les récits de soldats, avec beaucoup de représentations sous forme de peintures et de gravures.“ Un travail qui porte ses fruits à l’écran, où aucun élément ne jure avec l’ensemble représenté.
Décors, costumes et effets spéciaux transportent avec brio les spectateurs en 1914, parfois jusqu’au cœur des tranchées, mais pas uniquement : villages, abbaye et forêts sont également explorés avec toute la curiosité de l’enfance, qui pose sur le monde un œil neuf et innocent.
La Guerre des Lulus, conseillé à partir de 10 ans, est à découvrir en salles le 18 janvier.