De quoi ça parle ?
Une nuit, en pleine campagne, deux frères braquent un camion de smartphones destinés à l'entrepôt où ils travaillent comme magasiniers. Sam, le cadet, y voit l'occasion d'échapper à une vie déjà écrite, de partir vite et loin. Paul, son aîné, est moins sûr de vouloir tout plaquer depuis qu'il a noué des sentiments pour Suzanne, leur complice. Au matin, le routier est retrouvé mort. Cet événement va chambouler leurs plans et les plonger dans une spirale de violence.
Vous aimez les films noirs, dans une veine à la James Gray ? Alors ce film français pourrait vous plaire ! Intitulé Un monde violent, ce long métrage prend la forme d'un drame, sous tension, avec tous les ingrédients pour nous happer. "J’ai très tôt fantasmé un film noir qui parlerait de tragédies humaines, proche d’un cinéma que j’aime, comme celui de James Gray, tout en dépeignant certaines absurdités du monde contemporain", explique son réalisateur, Maxime Caperan, dans le dossier de presse du film.
Un film noir qui parlerait de tragédies humaines
Ce dernier explique avoir également puisé dans le cinéma de genre, "en décidant de [s]’inscrire dans une arène plus rurale pour parler de la France périphérique, et à travers elle de déclassement, de déterminisme social".
Un monde violent a un sens certain du cinéma, avec de belles idées de mise en scène, et une scène d'ouverture très efficace. Le film est visuellement soigné, malgré un budget restreint. Il a été tourné en numérique, mais avec un effet pellicule recherché.
"J’avais envie d’une mise en scène baroque, de choses assez flamboyantes, de travellings, d’effets de style. Je souhaitais en tout cas une mise en scène très présente à l’écran, tout sauf invisible. Et pour répondre à un certain nombre de contraintes financières, on s’est appuyé sur le plus de longue focale possible pour renforcer cette sensation de tension et ne jamais lâcher mes personnages."
Un trio de comédiens remarquables
Un monde violent offre à Félix Maritaud et Kacey Mottet Klein de beaux rôles principaux. C'est aussi l'occasion de voir Olivia Côte dans un contre-emploi.
"J’avais trouvé Olivia formidable dans Antoinette dans les Cévennes mais à mes yeux, elle était liée à des univers de comédie. Je n’avais donc pas spontanément pensé à elle pour Suzanne. C’est François [Rivière, directeur de casting] qui l’a invitée à passer des auditions où elle s’est imposée naturellement. Et c’est aussi par casting qu’a été choisie Bonnie Duvauchelle [la fille de Nicolas Duvauchelle et Ludivine Sagnier]. On a dû voir une soixantaine de candidates entre 16 et 24 ans. Et j’ai été impressionné par le niveau de chacune. On ne mesure pas assez le vivier ahurissant du cinéma français. Et comme Félix, Bonnie s’est imposée, outre sa qualité de jeu, par sa dimension physique. Il se dégageait d’elle quelque chose de l’enfance mêlée à la jeune femme qu’elle était en train de devenir qui épousait parfaitement l’état d’esprit de son personnage."
Un monde violent est actuellement au cinéma.