CONSEILLÉ À PARTIR DE 8 ANS
Dix ans après nous avoir gratifié d'une nouvelle version de La Guerre des Boutons, le metteur en scène français Yann Samuell revient avec La Guerre des Lulus. Adapté de la série de bande-dessinées homonymes de Régis Hautière et Hardoc, le long-métrage se déroule à l'aube de la Première Guerre mondiale, dans un village de Picardie.
Quatre amis inséparables, Lucas, Luigi, Lucien et Ludwig, forment la bande des Lulus. Ces orphelins sont toujours prêts à unir leurs forces pour affronter la bande rivale d’Octave ou pour échapper à la surveillance de l’Abbé Turpin (François Damiens)… Lorsque l’orphelinat est évacué en urgence, les Lulus manquent à l’appel.
Oubliés derrière la ligne de front ennemie, les voilà livrés à eux-mêmes en plein conflit. Bientôt rejoints par Luce, une jeune fille séparée de ses parents, ils décident coûte que coûte de rejoindre la Suisse, le « pays jamais en guerre »... les voilà projetés avec toute l’innocence et la naïveté de leur âge dans une aventure à laquelle rien ni personne ne les a préparés !
Débutée en 2013, la série de BD se compose à date de 8 tomes, le dernier étant sorti au mois d'octobre 2022. Le film est adapté du premier tome.
Le film est emmené par Isabelle Carré, François Damiens, Alex Lutz, Ahmed Sylla, Didier Bourdon, Luc Schiltz et des jeunes Tom Castaing, Léonard Fauquet-Van Overbeke, Mathys Gros, Paloma Lebeaut, Loup Pinard et Solal Devey.
Ce qu'ils vont adorer : La Guerre des Lulus est un film de guerre à hauteur d'enfants. Un angle qui diffère des films habituels et nous montre l'Histoire sous le regard de ces êtres innocents qui se retrouvent plongés malgré eux en pleine horreur.
Yann Samuell livre ici un récit émouvant et souvent drôle qui rappelle forcément La Guerre des boutons et qui permettra aux enfants de se plonger dans l'Histoire de manière ludique et de se rendre compte de l'atrocité de la guerre. La Première Guerre mondiale étant au programme scolaire du Cycle 3.
De leur rencontre avec Luce à leur départ en train en passant par leurs différentes rencontres et leurs mésaventures dans les tranchées, les Lulus vont devenir une véritable famille.
Sortir gagnants de la guerre
Et c'est d'ailleurs ce qui a plu au réalisateur. Dans le dossier de presse du film, Yann Samuell explique : "À mes yeux, la guerre est une situation de dégradation où l’on perd des êtres chers, des biens matériels, mais aussi l’espoir, des convictions et des ambitions pour l’avenir.
Ce qui m’intéressait dans mon approche, c’est que les enfants du film, qui sont orphelins et qui n’ont rien, vont faire le chemin inverse : plus ils avancent, plus ils se construisent. Ils se trouvent une image de mère, de père, de grand-père et de grand frère au cours de leurs rencontres, et je voulais qu’ils sortent gagnants de la guerre."
Ce qui peut les inquiéter : À chaque étape de leur voyage, les enfants sont aidés par un adulte bienveillant, qu'il s'agisse de leur professeur, d'une mère désespérée, d'un soldat allemand, d'un tirailleur ou encore d'un sabotier. Les adultes feront tout leur possible pour tenter d'aider les Lulus dans leur grand voyage vers la Suisse avec une issue parfois (voir souvent) tragique.
Entre les soldats allemands, les collaborateurs, les enfants utilisés de force comme traducteurs et les soldats forcés de tuer des ennemis qui ne leur ont rien fait de personnel, Lucas, Luigi, Lucien, Ludwig et Luce vont être confrontés à la réalité de la guerre et vont devoir grandir vite tout en gardant leur spontanéité.
Ce qu'ils vont garder au fond d'eux : Avec ce film à hauteur d'enfants, les jeunes spectateurs vont s'identifier aux héros et mieux comprendre ce que ces derniers vivent.
Le film va leur permettre de se rendre compte de l'abomination de la guerre et de la manière dont des hommes et des adolescents ont été retirés à leur famille pour être envoyés au front combattre l'ennemi.
"Les enfants sont capables de se réinventer"
En gardant toutefois un ton enjoué, Yann Samuell parvient à livrer un film familial fidèle à l'esprit de la bande-dessinée. Il explique ce qui lui a plu dans l'œuvre de Régis Hautière : "J’aimais le rebond propre à l’enfance, cette capacité qu’ont les enfants à se réinventer, quelles que soient les circonstances. Comme dans La Nuit du chasseur, ils surmontent les épreuves et sont capables de remettre les compteurs à zéro."
A la fin de La Guerre des Lulus, le spectateur a envie de continuer à vivre de grandes aventures à leurs côtés. En attendant de savoir si une suite est prévue au cinéma, un conseil : ruez-vous vers les bandes dessinées !