Qu'on se le dise : Ian McKellen est passé à la postérité pour sa merveilleuse incarnation du sorcier Gandalf dans la saga fleuve orchestrée par Peter Jackson. Pourtant, le cinéaste n'avait pas du tout l'acteur en tête, mais Sean Connery, une des figures les plus respectables et respectées d'Hollywood.
La production était si désireuse de voir le comédien endosser le rôle qu'elle était prête à lui lâcher plus de 30 millions de dollars, plus 15% des recettes de la trilogie à venir. Oui oui, vous avez bien lu. Las, ce dernier refusa toujours.
Cela dit, on imagine que l'acteur aurait probablement été une victime potentielle de plus du fameux Hollywood Accounting. Peter Jackson en fit lui-même les frais, au point d'attaquer en justice New Line Cinema (à l'époque filiale de Warner Bros.), qui produisait la saga, estimant avoir été lésé par des pratiques comptables le privant de bénéfices potentiels; incluant d'ailleurs les revenus générés par les ventes DVD du Seigneur des Anneaux - la Communauté de l'Anneau...
"Je ne comprenais rien à l'histoire..."
Toujours est-il que Connery motivera un peu plus tard son refus lors d'une interview donnée au journal New Zealand Herald : "Je ne comprenais rien à l'histoire. J'ai lu le livre. J'ai lu le script. J'ai vu le film. Et je ne la comprends toujours pas. Je serai intéressé de faire quelque chose que je ne comprends pas entièrement, mais pas pendant 18 mois".
Comme ça c'est clair. On rappellera pour la forme que l'acteur a refusé de fameux rôles au cours de sa carrière, comme celui de Morpheus dans Matrix (et le refusa là-aussi parce qu'il ne comprenait pas l'histoire !) ; celui de Deckard dans Blade Runner ; ou encore Albus Dumbledore dans la saga Harry Potter.
C'est malheureusement sur La Ligue des Gentlemen extraordinaires, très douloureux échec critique et commercial, que Sean Connery a mis un terme à sa très riche carrière, en 2003. Gandalf aurait certainement eu plus de panache...