Fort de l’immense succès public de La Grande Vadrouille (plus de 17 millions d’entrées), Gérard Oury se lance, dès 1968, dans le projet le plus démesuré de sa carrière. Aux côtés de Danièle Thompson et Marcel Jullian, il s’appuie sur des évènements réels pour co-écrire le scénario du Cerveau : Arthur, un petit truand débrouillard assisté de son copain Anatole, prévoit de s’emparer des fonds secrets des nations de l’OTAN lors du déménagement du QG de Paris à Bruxelles, sans se douter qu’un brillant escroc programme le même hold-up de l’autre côté de la Manche.
En têtes d’affiche, Gérard Oury rassemble les stars Jean-Paul Belmondo et Bourvil, qui se retrouvent dix ans après s’être côtoyés dans Un drôle de dimanche. Ambitieux, le réalisateur embauche également, à prix d’or, le Britannique David Niven et l’Américain Eli Wallach, tournant simultanément son film en français et en anglais afin de conquérir le marché outre-Atlantique.
Rassemblant le plus gros budget du cinéma français de l’époque (environ 24 millions de francs, soit environ 30 millions d’euros), il dispose de moyens spectaculaires, comme le paquebot France, mobilisé dans le port du Havre pour la fin du film, ainsi qu’une réplique de 13,5 m de la statue de la Liberté. Le tournage, qui rassemble 2 000 figurants, se déplace de la France à l’Italie, en passant par l’Angleterre et enfin New York, aux États-Unis.
Véritable "blockbuster" avant l’heure, Le Cerveau attire plus de 5 millions de spectateurs à sa sortie en salles, devenant le deuxième plus gros succès du box-office français de l’année 1969. Classique de la comédie française, aux scènes cocasses et aux répliques savoureuses, il fait notamment la part belle aux cascades de "Bébél", qui tournera à nouveau sous la direction de Gérard Oury en 1982 dans L’As des as.
Le Cerveau de Gérard Oury avec David Niven, Jean-Paul Belmondo, Bourvil...
Ce soir sur 6ter à 21h05