Souvent surnommé à raison "Le Parrain à la française", Le Grand pardon est un film de mafia transposé au milieu des juifs pieds-noirs. On y suit Raymond Bettoun, un caïd de la pègre à la tête d'un véritable empire de la truande, et la façon (souvent violente) dont il gère ses affaires.
Il y a 40 ans cette année, 10 ans après la sortie du Parrain, Alexandre Arcady signait avec ses coauteurs Alain Le Henry et Daniel Saint-Hamont un film de mafia pas comme les autres. A seulement 35 ans et alors que Le Grand pardon n'est alors que son deuxième long métrage, le jeune cinéaste donne une leçon à beaucoup de ses confrères.
Car Le Grand pardon, s'il reprend les mêmes prémices que le film américain dont il s'inspire (le mariage d'ouverte est remplacé par une réception, mais les enjeux y sont les mêmes), parvient à trouver sa propre identité grâce à sa galerie de comédiens.
Outre Roger Hanin (qui vient de tourner Le Coup de sirocco avec Arcady) en chef de la famille Bettoun, on croise aussi Robert Hossein, Richard Berry, Jean-Pierre Bacri, Bernard Giraudeau, Jean-Louis Trintignant, Richard Bohringer, Anny Duperey et Gérard Darmon entre autres, qui contribuent avec leur gouaille et leur talent à donner vie à cette histoire inspirée de faits réels.
Si la comparaison avec Le Parrain est inévitable, cette fresque est une tentative imparfaite certes mais belle, de récupérer l'imagerie du gangster qui a réussi et la réinventer dans le contexte français. Il est intéressant à mettre en parallèle avec cet autre film qui a aussi 40 ans cette année et a suivi la même démarche.
En 1982, Le Grand pardon est un immense succès en salles avec un total de 2 182 198 entrées. Une suite à l'aventure des Beitoun verra le jour dix ans plus tard sous le titre Le Grand pardon II (1992), avec la même équipe, plus Christopher Walken ! Cette fois, elle n'attirera que 391 765 spectateurs et la saga s'arrêtera là.
Le premier film est actuellement disponible sur myCANAL.