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    1917 : saviez-vous que cette émouvante histoire vraie s'inspirait du vécu familial de Sam Mendès?
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Ne manquez pas le formidable film 1917 de Sam Mendes, couronné par 3 Oscars, diffusé ce soir sur France 2. Une terrifiante et suffocante plongée dans les tranchées de la guerre 14-18, dont l'histoire a de douloureuse résonnances familiales.

    Pris dans la tourmente de la Première Guerre Mondiale, Schofield (George McKay) et Blake (Dean Charles Chapman), deux jeunes soldats britanniques, se voient assigner une mission à proprement parler impossible. Porteurs d’un message qui pourrait empêcher une attaque dévastatrice et la mort de centaines de soldats, dont le frère de Blake, ils se lancent dans une véritable course contre la montre, derrière les lignes ennemies...

    Diffusé ce samedi soir sur France 2, ne manquez pas le formidable film 1917 de Sam Mendes, couronné par trois Oscars. Une terrifiante et suffocante plongée dans les tranchées de la guerre 14-18. Sorti en urgence par Universal fin 2019 aux Etats-Unis, histoire de pouvoir le placer -même tardivement- dans la course aux Oscars millésime 2020, 1917 est l'oeuvre d'un cinéaste pas si prolifique d'ailleurs : à peine huit films en 20 ans.

    1917
    1917
    Sortie : 15 janvier 2020 | 1h 59min
    De Sam Mendes
    Avec George MacKay, Dean-Charles Chapman, Mark Strong
    Presse
    4,2
    Spectateurs
    4,3
    Voir sur Netflix

    Couvert de critiques dithyrambiques à l'issue des premières projections, saluant une œuvre tournée en (quasi) plan séquence d'une rare puissance visuelle, mais où l'émotion n'est jamais absente, il relate un conflit finalement pas si souvent traité au cinéma, contrairement à la Seconde guerre mondiale.

    D'autant que l'histoire de 1917 a aussi des résonances intimes, familiales, pour le cinéaste. Comme il le rappelait lui-même, "mon film ne relate pas l'histoire de mon grand-père, mais s'attache plutôt à évoquer son esprit – ce que ces hommes ont subi, leurs sacrifices, et leur foi en une cause qui les dépassait".

    "Mon grand père m'a raconté de nombreuses histoires lorsque j'étais enfant. Mais il n'a jamais raconté ces histoires à ses propres enfants; mon père n'a jamais entendu ces histoires. Pour certaines raisons, il a préféré les raconter à son petit-fils" nous confiait Mendes, lorsque nous l'avions rencontré.

    "Mon grand-père était écrivain, il a écrit son autobiographie. Et une des histoires présentes dedans et qu'il m'a raconté, est qu'il s'était engagé volontaire avec un ami. Il voulait aller à la guerre, il la croyait juste. Mais quand il s'est retrouvé sur place, il a réalisé que la propagande matraquée par la Presse britannique était mensongère. Il vivait l'enfer !

    Universal Pictures France

    Il nous a aussi raconté une histoire où il devait porter un message. J'ai trouvé cette histoire très cinématique. A partir de là, j'ai bâti un récit qui est inspiré par mon grand père, mais ce n'est pas sa propre histoire. Dans les récits qu'il nous faisait, la vie humaine n'avait aucun prix. Dans une guerre, vous marchez constamment au milieu des cadavres. Et vous mesurez le fil étroit entre eux et vous. Je pense que cet aspect s'est infusé dans le film".

    Et de nous livrer une émouvante et triste anecdote, sur les ravages psychologiques de cette guerre sur son grand père; la première guerre de l'Histoire menée à une échelle industrielle. "Je devais avoir 10 ou 11 ans. J'avais l'habitude de le voir se laver les mains sans arrêt, pendant un long moment. Je disais à mon père : "pourquoi papi se lave-t-il autant les mains ?" On riait de lui. Mon père m'a répondu : "parce qu'il se souvient de la boue des tranchées, il ne pouvait jamais être propre". Ca m'a vraiment frappé. C'était un homme alors septuagénaire, et ce toc faisait partie de lui. Il ne pensait pas consciemment aux tranchées. Mais la manière dont il se comportait montrait un homme très marqué".

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