De quoi ça parle ?
Thomas se réveille à l’hôpital après trois ans passés dans le coma. Amnésique, le jeune homme découvre qu’il est le seul survivant du massacre de sa famille et que sa sœur Laura a disparu.
Aidé par la psychologue Anna Kieffer, Thomas tente de reconstituer ses souvenirs pour démasquer le meurtrier et retrouver Laura. Au fil des séances, le passé et ses sombres mystères remontent à la surface et plongent Thomas dans un angoissant labyrinthe mental.
Vendredi 28 octobre à 20h55 sur Arte, et disponible jusqu'au 26 novembre sur arte.tv
C'est avec qui ?
Pour incarner Thomas, le jeune héros tourmenté du téléfilm Le Patient, le réalisateur Christophe Charrier (Jonas) a jeté son dévolu sur le comédien Txomin Vergez, qui décroche ainsi son premier rôle à l'écran et s'impose déjà comme une révélation à suivre de près.
Face à lui, c'est Clotilde Hesme, vue récemment dans la saison 2 de HPI, qui campe la psychologue qui va tenter de venir en aide à Thomas en le confrontant aux douloureux souvenirs de son passé.
Une joli duo que viennent notamment compléter Audrey Dana (Sous les jupes des filles, Les Choses humaines), Rebecca Williams (Les 7 vies de Léa), Stéphane Rideau (Les Roseaux sauvages), Matthieu Lucci (L'Atelier), Alex Lawther (The End Of The F***ing World) et Baptiste Carrion-Weiss (La Maison d'en face).
Ça vaut le coup d'oeil ?
Quatre ans après le téléfilm coup de poing Jonas, porté par Félix Maritaud et multiprimé au Festival de La Rochelle en 2018, le réalisateur Christophe Charrier revient, sur Arte toujours, avec Le Patient, un nouveau drame teinté de thriller qui se révèle une fois de plus extrêmement audacieux. Dans un paysage télévisuel français qui ose rarement, contrairement au cinéma, les vrais partis pris artistiques.
Après l'exploration du traumatisme adolescent, Christophe Charrier adapte avec la scénariste Elodie Namer un roman graphique de Timothé Le Boucher et s'intéresse à l'esprit en souffrance d'un jeune homme - Thomas - seul rescapé du massacre de sa famille.
Via des allers-retours entre passé et présent, le cinéaste continue d'épater par ses idées de mise en scène et ses effets visuels (notamment à travers un vertige de l'image et des plans qui font écho à l'état psychologique en fragments du héros). Et révèle peu à peu les blessures qui ont mené à ce drame.
Commençant presque comme un film d'horreur angoissant, avec sa figure du tueur qui vient d'abattre la quasi totalité d'une famille, Le Patient se mute rapidement en thriller psychologique et psychanalytique malin.
Dans un hôpital lugubre et inquiétant, le récit associe à Thomas une psy un peu étrange campée à la perfection par Clotilde Hesme, qui va s'efforcer de pousser le jeune homme dans les retranchements de son esprit labyrinthique, afin de comprendre ce qui s'est réellement passé lors de cette nuit fatidique. Et de parvenir à démasquer le meurtrier et à retrouver Laura, la sœur de Thomas qui a mystérieusement disparu.
Porté également par la bande-originale stressante d'Alex Beaupain, qui avait déjà travaillé sur Jonas, le nouveau téléfilm de Christophe Charrier doit évidemment beaucoup à ses comédiens. Audrey Dana est parfaite dans le rôle de la mère de Thomas, qui semble en permanence au bord du gouffre, tandis que le jeune Txomin Vergez crève littéralement l'écran dans la peau de ce fameux "patient" qui se perd dans les couloirs de son esprit et peine à discerner le vrai du faux.
Tout juste peut-on regretter le rythme parfois un peu lent de ce thriller. Mais c'est là encore un vrai choix artistique, tant les pièces du puzzle s'assemblent peu à peu jusqu'à faire complètement sens.
Arrive alors la révélation finale qui permet au téléspectateur de comprendre que les respirations qui ponctuent le scénario avaient tout simplement pour but de jouer avec lui et de l'éloigner de l'horreur.
Pour mieux le ramener ensuite vers le drame et cet événement qui a tout changé. Tel un uppercut dont on ressent pleinement la charge tragique jusque dans les dernières secondes de ce téléfilm habité et très réussi.