Créée par Ryan Murphy et Ian Brennan, la série The Watcher s’inspire d’un fait réel survenu en 2014 dans le New Jersey. L’histoire est celle d’une famille qui, après son emménagement dans une nouvelle maison, reçoit des lettres de menace signées par un corbeau. Si le postulat de départ est fidèle à la réalité, la suite de l’intrigue s’en éloigne.
Pour les créateurs, le recours à la fiction est le moyen idéal pour étendre l’action sur 7 épisodes. Retour sur une poignée de séquences et de personnages pour comprendre ce qui relève de la réalité et de la pure invention.
LA FAMILLE N'A JAMAIS VÉCU DANS LA MAISON
Dans le premier épisode de la série, la famille Brannock visite la maison du 657 Boulevard avant de s’y installer. La première lettre du Watcher arrive après leur emménagement et force la mère et ses enfants à fuir dans un hôtel pour des questions de sécurité.
La réalité est tout autre. La famille Broaddus - celle qui a inspiré la série - a reçu la première lettre alors que la demeure était en travaux. Suite aux menaces répétées, les nouveaux propriétaires ont retardé leur emménagement avant d’abandonner l’idée d’y vivre. Le couple a mis cinq ans à vendre la maison.
L'HISTOIRE DE JOHN GRAFF EST VRAIE, MAIS…
Dans l’épisode 3, le père de la famille fait la rencontre d’un homme étrange dans la cuisine, John Graff. Ce dernier se fait passer pour un employé chargé des travaux. Dean Brannock découvre qu’il a tué sa propre mère, sa femme et ses enfants, avant de disparaître.
L’histoire de John Graff est inspirée de celle de John List, un homme qui a tué toute sa famille en 1971. Si le drame s’est déroulé à Westfield, dans la même ville que l’action de The Watcher, les deux faits divers ne sont aucunement liés. John List est mort en 2008, six ans avant l'enfer vécu par les Broaddus.
UNE SECTE SATANIQUE BUVEUSE DE SANG ?
Dès l’épisode 2, le père de la famille Brannock, Dean, enquête sur le passé de la maison. Il entre en contact avec Andrew, un ancien propriétaire. Il explique que son fils a surpris les voisins Mitch et Mo dans le sous-sol de la demeure, s’adonnant à un rite satanique durant lequel ils buvaient le sang d’un enfant.
Sans surprise, il n’a jamais été question de secte dans l’histoire vraie. Les créateurs s’inspirent d’une expression utilisée dans les véritables lettres du Watcher. Pour mentionner les enfants, le stalker parlait de “sang frais”. La série utilise ce terme pour l’employer de façon littérale.
LES VOISINS PEARL ET JASPER ONT EXISTÉ
Si les noms ont été une nouvelle fois modifiés, Pearl et Jasper sont inspirés de Michael et Abby Langford, un frère et une sœur qui vivaient près de la vraie maison. Comme dans la série, Michael Langford, accusé d’être l’auteur des lettres, est devenu l’un des principaux suspects. Devant le manque de preuve, la police a abandonné cette piste.
Les voisins Mitch et Mo sont également inspirés de vrais voisins. Ils observaient sans cesse la maison. L’intrigue du faux suicide a, quant à elle, été totalement inventée.
PAS DE TUNNEL SOUTERRAIN !
À la fin de l’épisode 5, le couple Brannock découvre l'existence d’un passage souterrain. Ce tunnel permet au stalker de pénétrer plus facilement dans la maison. Rien de tout ça ne s’est produit dans la réalité. Pour Ryan Murphy et Ian Brennan, cette invention scénaristique leur permet d’ajouter une belle séquence de frissons.
L'IDENTITÉ DE THE WATCHER RESTE INCONNUE ?
C’est la grande frustration de la série : l’identité du harceleur reste inconnue. Hélas, ce fait est fidèle à la réalité. Malgré l’enquête des autorités et plusieurs pistes, l’auteur des lettres n’a jamais été démasqué.
The Watcher est disponible sur Netflix.