Avant... et après "L'auberge Espagnole" : le diaporama commenté par Cédric Klapisch ! - Page 3

Wendy dans la vingtaine (L'Auberge Espagnole) © StudioCanal

Wendy, la copine qui devient une bombe
"Wendy, dans l’Auberge Espagnole, c’est une bonne copine, c’est celle qu’on ne remarque pas mais qui est là… J’aime bien ça, parce que ça existe dans la vie : quelqu’un à 18 ans peut être assez "moche" et à 25 peut être une bombe. Il faudrait plus le répéter pour les hommes ou pour les femmes. On n’est pas fini à cet âge-là (rires). Du coup, on a le droit de devenir beaucoup plus beau, plus charmant. Et ce n’est pas vrai qu’à 25 ans, ça peut l’être aussi à 40 ans. Il y a vraiment des gens qui explosent plus tard. A l’opposé, les espèces de stars du lycée, qui sont beaux, mignons peuvent devenir atroces dix ans plus tard. C’est drôle à quel point personne ne vous dit ça. Et donc là, c'est ce qui s'est passé."

"Le papillon n'était pas encore né"

Les prémices de l'histoire Wendy/Xavier

"J’étais parti sur une indication que j’avais donnée à Kelly sur l’Auberge Espagnole. Je lui avais dit : "Tu es amoureuse de Xavier et, par contre, tu essaies toujours de le planquer." Et on n’avait pas dit ça à Romain. C’est-à-dire que, dans toutes les scènes, elle jouait le fait qu’elle craquait pour lui. Romain ne l’a jamais su durant toute l’Auberge Espagnole. Quand elle disait qu’elle ne voulait pas aller en boîte, en fait elle voulait rester seule avec lui, quand elle jouait sur le côté : "non je veux rester là", c’est qu’elle voulait qu’il lui dise qu’il avait envie de rester avec elle.

Toutes les scènes, elle jouait ça. Et quand j’ai voulu faire une suite, quand j’ai fait Les Poupées russes, je me suis dit : "puisque j’ai nourri ce truc-là, ils vont se revoir". J’adorais cette actrice et je me suis dit que j'allais fabriquer une histoire entre eux deux. J’ai été la voir à Londres et j’ai vu qu’elle était devenue réellement une bombe, en vrai. J’ai eu une espèce de choc et je me suis dit : c’est parti. Elle m’avait dit qu’elle se sentait mal dans sa peau durant l’Auberge Espagnole. Il y avait vraiment l’histoire du papillon qui n’était pas encore né. Donc, c’est allé dans le sens de l’histoire. C’est incroyable à quel point les choses se sont emboîtées un peu naturellement entre ce qui était inventé et ce qui était réel.

Wendy dans la trentaine (Les Poupées russes) © StudioCanal

Montrer la séparation, plutôt que l'histoire d'amour
Pendant les huit ans qui se sont écoulées entre les Poupées russes et Casse-tête Chinois, je pensais que j’allais raconter Wendy et Xavier ensemble, heureux d’avoir des enfants et tout ça. J’ai tenu deux semaines à l’écriture. J’ai vu assez vite que je n’avais rien à raconter sur le bonheur. Je me suis dit, là c’est atroce, je suis en train de raconter un couple heureux, genre  : "c’est toi qui va les chercher à l’école aujourd’hui ou pas ? Moi, je vais au supermarché" (rires). Donc, j’ai eu l’idée de la réplique de l’éditeur qui dit : "Le bonheur, c’est pas bon pour la fiction". Et c’est vrai. Je me suis dit que j’allais donc partir sur ce que je voulais éviter, c’est-à-dire ils se sont séparés et, là, j’ai eu plein de trucs à raconter ! (rires)

"[Au début], je pensais que j'allais raconter Wendy et Xavier ensemble mais..."

Wendy dans la quarantaine (Casse-tête chinois) © StudioCanal

Un nouvel amour pour Wendy

"On en a beaucoup parlé avec Kelly. Je ne voulais pas la rendre antipathique. Je voulais qu’on ressente bien le conflit entre eux. C’est pour ça que j’ai fait John comme il est. Même Xavier, il ne peut pas être jaloux. C’est le mec qui est totalement idéal, qu’il est même heureux que Wendy ait trouvé ce mec-là. C’est un mec tellement super qu’on ne peut pas en vouloir à Wendy (rires). C’était compliqué à fabriquer. Au-delà de la jalousie, il est super gentil, il a tout bien, il est sympa… Ca désarme parce qu’on a envie de le détester. J’aime bien ça… Comment le côté sympathique peut fabriquer un côté énervant.