Le très attendu "Cosmopolis" débarque cette semaine. L'occasion pour la rédaction d'AlloCiné de vous livrer ses "Essentiels" du monsieur : soit une sélection (non exhaustive !) de films incontournables pour quiconque veut se faire une idée de sa filmographie, de "Chromosome 3" aux "Promesses de l'ombre", en passant par "La Mouche" ou "Videodrome"...
Ralph Fiennes tisse la toile de Spider - © Metropolitan Filmexport
De quoi ça parle ?
Après plusieurs années d'internement psychiatrique, un jeune homme, surnommé Spider, est transféré en foyer de réinsertion dans les faubourgs de l'est londonien. C'est à quelques rues de là qu'enfant, il a vécu le drame qui a brisé sa vie. Il n'avait pas encore douze ans, lorsque son père a tué sa mère pour la remplacer par une prostituée dont il était tombé amoureux. De retour sur les lieux du crime, Spider replonge peu à peu dans ses souvenirs et mène une étrange enquête.
Pourquoi le (re)voir ?
Ceux qui trouvent qu'A Dangerous Method fait autant tâche dans la filmographie de David Cronenberg qu'un test de Rorschach sur une feuille blanche seraient bien avisés de se pencher sur Spider : le cinéaste n'avait en effet pas attendu 2011 (ou même 2001) pour s'attaquer à la psychanalyse, comme nous le confirme très vite le générique d'ouverture. Si le gore et l'organique y sont nettement moins présents qu'à l'accoutumée (voire pas du tout), la folie, elle, est bien de la partie, et le voyage dans le cerveau malade de cet anti-héros se révèle vite éprouvant. Yeux hagards et coiffé avec l'aspirateur qu'utilisait également Desireless à l'époque de "Voyage, voyage", le monsieur a les fils qui se touchent autant que les bouts de ficelles qu'il tendait, enfant, dans sa chambre, ce qui complique sensiblement notre perception des choses.
En plus de voyager entre passé et présent, Spider brouille en effet la frontière entre rêve et réalité, nous empêchant souvent de distinguer clairement le vrai du faux. Et ce n'est pas le triple rôle de Miranda Richardson qui nous aidera. Grâce au(x) personnage(s) joué(s) par l'actrice, David Cronenberg évoque aussi quelques thèmes chers à Freud (le rapport à la mère notamment), et remet constamment nos certitudes en cause, avant de trancher, dans les derniers instants, avec une mise en scène moins classique qu'on aurait pu le croire au premier abord. Thriller schizo reparti bredouille du 55ème Festival de Cannes, en 2002, Spider bénéficie néanmoins de la performance hallucinante (dans tous les sens du terme) de Ralph Fiennes, en même temps qu'il marque un tournant stylistique dans la carrière de David Cronenberg, préfigurant A History of Violence, Les Promesses de l'ombre et A Dangerous Method.
Le saviez-vous ?
Ralph Fiennes a été le premier engagé sur ce projet, et c'est lui qui a convaincu David Cronenberg de se charger de la mise en scène, ce qui change des pratiques en vogue dans le cinéma anglo-saxon, où les producteurs trouvent d'abord le réalisateur avant les interprètes. Un interprète qui s'est d'ailleurs investi à fond, en rencontrant des schizophrènes, des médecins, ou en lisant des ouvrages, alors que David Cronenberg s'est inspiré de Samuel Beckett, et notamment de sa coupe de cheveux, pour créer le personnage.
Spider en images :
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Labouene
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- Terrifier 3 J-28
- Gladiator 2 J-7
- Sur un fil J-21
- Louise Violet J-21
- Vaiana 2 J-0
- Jamais sans mon psy J-21
- Wicked Part 1 J-0
- Mufasa: le roi lion J-21
- The Lord Of The Rings: The War Of Rohirrim J-14