Les Essentiels de David Cronenberg - Page 11

Vincent Cassel & Viggo Mortensen dans Les Promesses de l'ombre (© Metropolitan FilmExport)

De quoi ça parle ?

Bouleversée par la mort d'une jeune fille qu'elle aidait à accoucher, Anna tente de retrouver la famille du nouveau-né en s'aidant du journal intime de la disparue, écrit en russe. En remontant la piste de l'ouvrage qu'elle tente de faire décrypter, la sage-femme rencontre Semyon. Elle ignore que ce paisible propriétaire du luxueux restaurant Trans-Siberian est en fait un redoutable chef de gang et que le document qu'elle possède va lui attirer de sérieux problèmes... Pour Nikolaï, chauffeur et homme de main de la toute-puissante famille criminelle de l'Est, c'est le début d'une remise en cause. Entre Semyon et son fils Kirill, prêts à tout pour récupérer le journal, et l'innocente Anna, sa loyauté va être mise à rude épreuve. Autour d'un document qui se révèle de plus en plus explosif, plusieurs vies sont en jeu, dont la sienne, alors que se déchaînent les meurtres et les trahisons dans la famille comme dans la ville...

Pourquoi le (re)voir ?

Première raison : ce film est un chef-d’œuvre ! Mais l'argument n'est pas suffisant quand on parle de David Cronenberg, tant ses films sont des pépites. Si Les Promesses de l'ombre semble s'écarter des obsessions premières du réalisateur canadien, ce n'est en réalité qu'en surface puisque la dimension animale et viscérale y reste sous-jacente. Sous son apparence au départ classique (une sage-femme mène l’enquête et découvre à ses dépens que le propriétaire d’un restaurant est le chef de la mafia), Les Promesses de l’ombre traite en réalité d’un sujet cher à Cronenberg : la mince frontière entre humanité et animalité.

Emmené par un Viggo Mortensen aussi brillant que dans A History of Violence, Les Promesses de l’ombre vaut également pour ses comédiens, Armin Mueller-Stahl en chef de la mafia, Vincent Cassel en fils "débile" et Naomi Watts en femme courage. David Cronenberg signe avec ce long métrage une œuvre magistrale, sombre et violente qui gagne graduellement en intensité et en cruauté ! Mention spéciale à la fameuse scène du sauna, d’une violence extrême, et dans laquelle Viggo Mortensen se bat nu.

Le saviez-vous ?

Pour se préparer, Viggo Mortensen a passé cinq jours en Russie, sans aucun traducteur, voyageant seul à Moscou, Saint-Pétersbourg et dans la région montagneuse de l’Oural. Il a également lu plusieurs livres dont Russian Criminal Tatoos et regardé le documentaire d'Alix Lambert, The Mark of Caïn. Une préparation qui a porté ses fruits : juste après la fin du tournage des Promesses de l'ombre le comédien est allé dans un bar sans prendre la peine d’ôter à l’avance ses faux tatouages. En le voyant, le patron du bar aurait eu peur de lui, pensant qu’il s’agissait véritablement d’un membre de la mafia russe.

Un extrait du film :