2001-2011 : dix ans ont passé depuis les attaques terroristes du 11-Septembre, point de bascule de l’Histoire qui a bien sûr trouvé son écho au cinéma. Retour en onze points sur une décennie de films dans le "monde d’après"…
Alexis Geng
Les décombres du World Trade Center (© United International Pictures)
Le 11-Septembre, c’est au-delà de la tragédie un colossal tabou/casse-tête pour les majors : dans la foulée des attaques terroristes, la première bande-annonce du très attendu Spider-Man de Sam Raimi est ainsi retirée en urgence. On pouvait y voir l’homme-araignée, soit l’accro aux buildings par excellence et LE super-héros new-yorkais (même si le film est essentiellement tourné à Los Angeles, pour l’anecdote), piégeant dans sa toile des braqueurs… entre les emblématiques tours jumelles – la scène n'apparaît pas non plus dans le film, qu'elle ait été prévue pour l'être ou pas au départ, selon les versions parfois discordantes de Sam Raimi et de Sony. Sort similaire pour l’affiche ou teaser poster : les tours se reflétaient dans les yeux du super-héros, comme dans la scène en question.
Bref, dans un premier temps, le mouvement naturel d’un grand studio consiste sans surprise à essayer de se dissocier des événements tout en communiant avec la nation, de les occulter sans les ignorer - positionnement délicat. De même qu’une radio évitera la programmation du "Comme un avion sans ailes" de Charlélie Couture ou une chaîne télé celle des Y a-t-il un pilote dans l'avion ?, quelques films-cas de conscience voient leurs dates de sortie repoussées. Le traumatisme est immense, la sidération à peine passée, et l'industrie du divertissement s'impose donc une respectueuse réserve, sans pour autant s'arrêter. Dès lors le New York alternatif de Spiderman, blockbuster post-11 Septembre malgré lui (sa production date d’avant), ne porte logiquement pas trace de l’événement.
La BA de Spiderman évoquée ci-dessus :
Toutefois, le montage final du film ne fait pas totalement l'impasse sur la question : Sam Raimi et son équipe conserveront dans le film la silhouette des tours jumelles, lors de vues d’ensemble de la ville. Egalement limpides en termes de symbolisme post-11 Septembre et d’esprit de résistance : la scène du pont au cours de laquelle les New-Yorkais s’en prennent au Bouffon Vert et défendent leur super-héros avec des accents très patriotiques ("You mess with Spidey, you mess with New York! […] You mess with one of us, you mess with all of us!"), ainsi que les voltiges finales de l’homme-araignée au milieu des gratte-ciel, avant l’irruption d’un immense drapeau américain – soit deux séquences ajoutées au film après les attentats.
A.I. Intelligence artificielle (© Warner Bros)
A noter, Steven Spielberg, dont le A.I. Intelligence artificielle était sorti aux Etats-Unis peu avant les attaques (en juin), choisira de ne pas supprimer numériquement les tours jumelles qui surgissent dans sa vision d’un New York futuriste, lors de la sortie DVD du film. De même Cameron Crowe ne donnera-t-il pas satisfaction aux responsables de studio qui lui demandaient d’effacer du panorama le World Trade Center dans Vanilla Sky.
Cela dit, bien qu’il se soit surtout agi pour certains studios d’évacuer le sujet de leurs productions, puisque la tentation était grande de proposer une version expurgée plus commode (idéalement, on ne montre ni les tours, ni leur emplacement, pour éviter d'avoir à choisir), on pourrait aussi considérer que supprimer sans plus attendre les tours de la perspective eût été prendre acte d’une réalité nouvelle - le monde vient de changer de façon irréversible, et très vite personne ne pourra plus en faire abstraction. Entre absence et présence, la décence balance ; les deux rayons de lumière projetés en lieu et place des tours ont ensuite été un bon compromis… Mais concernant ces cinéastes et producteurs "piégés" par le cours des événements, l’hommage prévaut, loin du déni de réalité : il consiste à rappeler au spectateur une absence à l'aide d'une présence. Viendra (peu après) le temps de filmer Ground Zero, pour rappeler une présence à l'aide d'une absence.
Vanilla Sky (© United International Pictures)
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