Les femmes, la religion, la psychanalyse, Bergman… À l’occasion de la sortie de "Woody Allen: A documentary", retour sur quelques thèmes fétiches du réalisateur new-yorkais. Un dossier réalisé par Mathilde Degorce
Toujours très satirique, le cinéma de Woody Allen est teinté d’auto-dérision. Sous couvert d’un humour décapant, le cinéaste dévoile un penchant pour les situations les plus dramatiques, où le pessimisme côtoie la mort, où le héros est délaissé et les méchants ne sont pas châtiés. Le tragi-comique règne en maitre dans la filmographie du réalisateur, ce à quoi il répond : «Il faut être un peu pessimiste. Si vous l’êtes, vous aurez la plupart du temps raison. Et quand vous avez tort, vous vous dites : « Quelle agréable sensation !». De cette vision somme toute assez négative, l’on retient sa peur de la solitude, son obsession pour la mort.
La preuve en quelques films
- La solitude
Les héros des films de Woody Allen finissent très souvent délaissés, livrés à eux-mêmes et à leur solitude.
Dans Annie Hall, Annie (Diane Keaton) met un terme à sa relation avec Alvy (Woody Allen).
Dans Intérieurs, les trois sœurs Renata, Joey et Flyn (Diane Keaton, Mary Beth Hurt et Kristin Griffith) regardent à travers la fenêtre. Les yeux dans le vide, ces trois femmes semblent porter le poids du décès de leur mère avec fatalisme.
Dans Manhattan, Isaac (Woody Allen) échoue dans sa relation avec Mary (Diane Keaton), rentre en conflit avec son ex-femme (Meryl Streep) et tente dans un dernier élan de rattraper sa jeune maîtresse (Mariel Hemingway) mais sans succès…
Dans La Rose pourpre du Caire, Cecilia (Mia Farrow), abandonnée par Tom (Jeff Daniels qui sort de l’écran) et trahie par Gil, l’acteur qui incarne Tom (Jeff Daniels toujours), se réfugie dans la salle de cinéma et retrouve un semblant d’espoir grâce à la magie du septième art.
- Fin tragique
On peut également parler de ces héros alleniens qui meurent à la fin du film. Ils sont peu nombreux mais néanmoins bien présents.
Dans Guerre et amour, Boris Grouchenko (Woody Allen) est assassiné pour avoir tenté de tuer Napoléon.
Dans Scoop, Splendini (Woody Allen) trépasse avant d’avoir pu avertir son amie Sondra (Scarlett Johansson) qu’elle courait un grand danger.
Doublement tragique, Le Rêve de Cassandre vire au cauchemar pour ces deux frères…
- Fin amorale
Et puis il y a ceux qui tuent. De la même façon que ceux qui meurent, ils sont peu nombreux.
Dans Crimes et délits, Judah (Martin Landau) orchestre le meurtre de sa maitresse, Anjelica Huston.
Dans Match Point, Chris Wilton (Jonathan Rhys-Meyers) veut lui aussi mettre fin à sa liaison et prémédite le meurtre de Nola (Scarlett Johansson). Les deux hommes s’en sortent en toute impunité.
- La tentative de suicide
Sans oublier tous les personnages qui ont intenté à leur vie. Le suicide semble monnaie courante chez les personnages de Woody Allen.
Dans Intérieurs, Eve (Geraldine Page) met fin à ses jours par la noyade.
Dans Comédie érotique d'une nuit d'été, Maxwell (Tony Roberts), désespéré à l'idée de devoir renoncer à Ariel (Mia Farrow), se tire une balle.
Dans Hannah et ses soeurs, Mickey (Woody Allen) s’apprête à se mettre une balle dans la tête avec son fusil, mais se rate in extremis…
Dans September, Lane (Mia Farrow), après son suicide raté, se réfugie à la campagne.
Dans Melinda et Melinda, Melinda (Radha Mitchell) avale des cachets.
Dans Vicky Cristina Barcelona, Maria Elena (Penélope Cruz) meurtrière et suicidaire, fait deux tentatives : overdose et arme à feu.
Dans Whatever Works, Boris Yellnikof (Larry David) se jette à travers sa fenêtre. Deux fois…
Paroles de Woody
"Il faut voir la mort non pas comme une fin, mais plutôt comme un moyen de réduire considérablement les dépenses" - Boris Grouchenko (Woody Allen) dans Guerre et amour.
"Tu m’as offert que des livres avec « mort » dans le titre" - Annie (Diane Keaton) dans Annie Hall.
"Je le vois [le verre] parfaitement plein, mais de poison que nous allons boire jusqu’à la lie !" - Sid Waterman (Woody Allen) dans Scoop.
"Je meurs […] Pas maintenant ! Pas ce soir ! Un jour ou l’autre" - Boris (Larry David) dans Whatever Works.
"Le principal problème de la mort, soit dit en passant, c’est la crainte qu’il n’y ait pas d’au-delà – idée déprimante, surtout si on a pris la peine de se raser" - "Woody Allen, Entretiens avec Stig Bjorkman", éditions Cahier du cinéma, 2002.
"Ce n’est pas que j’ai peur de mourir. C’est juste que je voudrais ne pas être là quand ça arrivera" - Woody Allen
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