Les femmes, la religion, la psychanalyse, Bergman… À l’occasion de la sortie de "Woody Allen: A documentary", retour sur quelques thèmes fétiches du réalisateur new-yorkais. Un dossier réalisé par Mathilde Degorce
Né Allan Stewart Konigsberg, Woody Allen a été élevé au sein d’une famille juive pratiquante. Imprégné de cette culture hébraïque, le réalisateur, bien qu’athée, parle de judéité dans la majorité de ses films. Fervent défenseur de l’humour juif new yorkais, il pratique sans aucune limite l’art de l’auto-dérision et en revient toujours aux prémisses de son éducation judaïque. Alvy, Isaac ou David… Le prénom en dit long. Mais pas seulement ! On note également la récurrence de la Mère, figure autoritaire, un brin manipulatrice, parfois même castratrice. Antireligieux, Woody Allen n’a cependant pas rejeté son identité et porte un regard bienveillant sur cette judéité dont il ne peut se détacher.
La preuve en quelques films
- La Religion au coeur du débat
Dans Annie Hall, Alvy (Woody Allen), un brin parano, a l’impression d’entendre les mots « juif » et « sabbat » de la part de son partenaire de tennis.
Dans Zelig, Woody Allen fait de son héros un personnage en mal d’amour, hanté par ses origines juives.
Dans Hannah et ses soeurs, Mickey (Woody Allen) déclenche les foudres de ses parents lorsqu’il leur annonce qu’il s’est convertit au catholicisme.
Dans Radio Days, Joe (Seth Green) est élevé en plein cœur de Brooklyn au sein d’une famille juive pratiquante. Certes plus jeune, le héros, n’en reste pas moins l’incarnation du cinéaste dans sa plus tendre enfance.
Dans Crimes et délits, Judah (Martin Landau), tourmenté par le meurtre qu’il a commis, cherche des réponses à ses questions dans la religion juive, mais en vain.
- La mère castratrice
Dans Intérieurs, Eve (Geraldine Page) est une mère rigide et froide qui contrôle tout, décide de tout, impose ses goûts et ses choix. Au détriment de ses filles…
Dans Radio Days, Julie Kavner interprète dignement cette mère juive et envahissante.
Dans New York Stories, la définition de la mère castratrice prend tout son sens lorsque l’image de la mère de Sheldon Mills (Woody Allen) est projetée dans le ciel, et poursuit son fils en dévoilant au tout New York des détails de sa vie intime.
Paroles de Woody
"J’ai douze ans. Je fais irruption dans une synagogue. Je demande au rabbin le sens de la vie. Il m’explique le sens de la vie. Mais il me l’explique en hébreu. Je ne parle pas hébreu. Alors il essaie de me vendre des cours d’hébreu à 600 dollars" - Léonard Zelig (Woody Allen) dans Zelig.
"Mon peuple prie dans une autre langue, je n’ai jamais pu comprendre ce qu’ils disaient. Je crois qu’ils réclament leurs propres malheurs" - Kleinman (Woody Allen) dans Ombres et brouillard.
"Je suis né dans la confession hébraïque, mais je me suis converti au narcissisme" - Sid Waterman (Woody Allen) dans Scoop.
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