AppleTV+ livre ici un des meilleurs polars et drames que j’ai eut la chance de voir à ce jour.
Véritable hommage aux films noirs des années 40 et 50, la série se permet d’inclure des extraits des classiques du film noir pour démontrer son propos.
Colin Farrel crève l’écran dans ce détective privé acharné, qui doit retrouver la petite-fille d’un vieux producteur hollywoodien à Los Angeles. En voyant la série, impossible d’imaginer un autre acteur à sa place.
L’une des choix audacieux des auteurs de la série, a été de créer un personnage de détective privé tourmenté, rongé de l’intérieur par une souffrance personnelle et des secrets.
Cela donne un personnage à la fois tête brulé, mais également une personne extrêmement réfléchit, qui se demande s’il va trop loin, s’il en fait trop, si tout ce qu’il fait a le moindre sens, si cela fait une quelconque différence.
La série comporte un énorme twist dans le derniers tiers de la série à s’en décrocher la mâchoire, aucun téléspectateur ne pourra balancer son fameux : " je l’avais vu venir à des kilomètres! ".
La disparition de cette jeune femme semble on ne peut plus ordinaire, mais tout le monde lui met des bâtons dans les roues, sans qu’il n’en comprenne la logique ni la raison.
J’aime voir le personnage de John Sugar montrer de l’expérience, capable d’anticiper la plupart des mauvais coups, les situations dangereuses, les choses qui clochent.
Les auteurs montrent un personnage retors, résistant, qui a un savoir, une prescience, une capacité à se débrouiller dans des situations mortelles, aussi bien physiquement que par son intelligence.
Los Angeles est également mis en valeur, tant le cadre de cette histoire colle avec cette ville, symbole de richesse, de beauté, qui cache tout autant la laideur, les secrets, le mal qui ronge la société.
J’aime que la série sait prendre son temps, sans donner l’impression d’accélérer ou de freiner subtilement dans l’histoire.
J’aime beaucoup le fait que Sugar se démarque également par son empathie, son humanité, sa sensibilité à fleur de peau derrière l’image d’un gros dur qui encaisse les coups sans broncher.
L’idée que la recherche de la femme disparue est existentielle pour le détective impressionne, comme si en choisissant ce privé, c’est tout une machinerie qui s’était mis en marche.
Le casting repose également sur la charmante et mystérieuse collaboratrice de Sugar, Ruby (Kirby Howell-Baptiste), le père de la victime, sec et control freak Bernie (Dennis Boutsikaris) et le patriarche de la famille Siegel, Jonathan (James Cromwell).
Une série incroyable dans sa qualité d’écriture, son jeu d’acteur, ses décors, costumes, voitures.