Après avoir vu l'ensemble des 8 épisodes, je dois avouer qu'on tient là une belle surprise !
Démarrant directement une semaine après les évènements de The Batman, The Penguin nous invite à un focus sur le vilain éponyme (renommé Oz Cobb ici) : de petite frappe secondaire dans le film de Matt Reeves, c'est à tout un parcours de personnage dans la pure tradition des films de gangster que nous invite cette série très bien narrée.
Pas de bout de gras, The Penguin gère même mieux son ton résolument adulte comparé au film, embrassant un R-Rated et parfois même des relents de Goodfellas/The Sopranos tandis qu'on découvrira lors de courts instants la jeunesse d'Oz, et toutle contexte de lutte intestine de la pègre pour le contrôle des bas-fonds de Gotham.
Pris en sandwich entre les Maroni (dont il se sert) et les Falcone (dont il fait partie en sous-marin), l'ascension du Pingouin est un moteur dramaturgique efficace (bien que finalement classique dans ses circonvolutions narratives).
Mais c'est véritablement parce qu'elle s'intéresse à ses personnages que la série convaint : Colin Farrell est absolument excellent dans ce personnage de truand ayant gravi les échelons qu'on se surprend à aimer (avant de virdr en ultime pourriture). Jamais trop antipathique ni dans un dolorisme à la Joker, on est véritablement dans du HBO pour ce qui est de la manière d'aborder l'intimité sous-jacente du perso (sa relation à sa mère, sa dimension de mentor avec un jeune délinquant bien incarné par Rhenzy Feliz, mais aussi via une Carmen Ejogo malheureusement sous-utilisée).
Ce n'est certes pas The Wire ou The Corner, mais montrer l'envers du décor de Gotham la rend plus palpable, même si on abandonne un tantinet l'esthétique du film pour quelque chose de plus télévisuel (tendance Detroit/New York)
Et outre un cast secondaire convaincant (excepté Theo Rossi qui semble mal casté à mon sens en psychiatre), il faut compter sur une Cristin Milioti absolument géniale en Sofia Falcone. La véritable antagoniste de The Penguin, bénéficiant elle aussi d'une craie trajectoire cristallisée par un épisode 4 à Arkham réellement prenant, encapsulant à lui seul toute la complexité bienvenue d'une victime transformée en sociopathe.
Bref il y a quelques éléments ici et là qui méritaient plus de développement, mais jusqu'à son ultime scène, on tient là une série spin-off vraiment réussie, portée par un super casting. Le tout sans aucun fan-service (récit autonome) !