The Ignoble. Malgré le nombre de séries daubées qu'on a pu voir, on n'était pas prêt à recevoir The Idol en pleine poire. On ne savait rien des casseroles bruyantes que la production de la série se trainait au derrière (différends artistiques, moments d'intimité gênants, équipe technique malmenée...), apprenant l'affaire au fur et à mesure des épouvantables échos cannois (après un Tapis nocturne où l'on a failli devenir sourdingue... On venait pour voir Eli Roth, et il était le seul absent : on raffole de ce genre de soirées). Rattrapant la série plus tard, force est de constater que c'est effroyablement mauvais, tape-à-l’œil, un objet de promo mal déguisé pour le prochain album du chanteur The Weeknd (la BO est assurée par ses soins, sans aucun naturel : par pitié, allez acheter son album, pour qu'il aie assez d'argent pour n'avoir pas besoin de nous infliger une autre saison), un concours affligeant entre Lily-Rose Depp et The Weeknd de celui qui jouera le plus faux. Elle : cabotine à mort la bouche ouverte dans une position lascive et geignant, 90% du temps, pour bien casser l'image de "fille de" qu'elle pense se traîner depuis toujours, une excuse derrière laquelle elle cache surtout une certaine incompétence d'actrice (pour avoir essuyé toute sa filmo, jusqu'à l'irregardable Yoga Hosers, on se moque de son nom de famille : elle joue atrocement mal). Mais elle ne gagne pourtant pas le concours du plus mauvais acteur, puisqu'en face d'elle (derrière, plutôt) se trouve The Weeknd, au regard bovin et qui pense jouer son propre rôle en version "bad guy", ce qui donne uniquement envie de zapper. Mais au fait, de quoi ça parle, The Idol ? D'une chanteuse sur le déclin qui tombe sous la coupe d'un chanteur possessif et toxique. Et... ? Rien. Ce postulat est déjà installé au milieu du premier épisode, et la série n'a plus rien à dire après trente minutes, ce qui est très gênant, à la millième redite, d'épisode en épisode, pour tenter d'atteindre péniblement le sixième épisode (eh oui, il y a d'autres chansons à vendre, que pensiez-vous ?). La série étant consciente de sa propre nullité, elle n'arrivera d'ailleurs pas à ce sixième épisode, coupant au hachoir les rushes, montant le reste n'importe comment, pour en finir au plus vite, dans un cinquième épisode légèrement plus long (1h05 contre 50 minutes), donnant une impression de plaquer un oreiller sur le nez de cette série qui souffre le martyr dès après ses 30 premières minutes. On ne sauve même pas la morale, puisqu'elle est absolument abjecte, faisant
rester la chanteuse avec son mac' écœurant, sans qu'on n'ait de vrai jugement sur cette fin toxique au possible (elle a même raison de rester avec ce sale mec, selon cette fin, puisqu'elle obtient ce qu'elle voulait au début : une belle tournée des stades... Ignoble.)
Les scènes de nu sont clinquantes et inefficaces (elles sont si mal amenées, si gratuites, qu'elles ne choquent pas : on regarde plutôt sa montre...), les rôles secondaires sont inexistants (les acteurs de la famille et des amis de Jocelyn passent ponctuellement lancer une réplique, histoire de toucher leur cachet sur chaque épisode, et s'en vont...), le rythme est mou, les contenus des épisodes sont identiques (repetita, repetita, repetita, on pourrait regarder dans le désordre, sans être perdu)... Rien ne va, vraiment, The Idol est une auto-flagellation gênante de l'actrice pour un rôle "d'émancipation de Papa", et un fantasme "bad guy" du chanteur très puéril et ridicule, n'oubliant pas d'être une longue publicité pour le futur album, pas folle la guêpe. Passée son ouverture, la série ne cesse de se ridiculiser et de radoter, devient toxique pour de vrai avec sa morale misogyne, et nous fait approuver son choix de s'auto-décapiter de son épisode final. L'unique décision censée.