La série s'appuie sur les principaux personnages du livre éponyme de Stefan aus Dem Siepen - Bernhard, Agnès, Ulrik et Rauk , membres d'une petite communauté solidaire confrontée à la présence d'une mystérieuse corde qui va faire éclater leur système de valeurs et de liens sociaux, en les poussant à une quête aussi périlleuse qu'illusoire.
Le contexte sociologique et l'époque diffèrent puisqu'ici, à la différence du roman, il ne s'agit plus d'un petit village de paysans en des temps reculés s'apprêtant à moissonner les blés mais d'un groupe de scientifiques se préparant à collecter une importante moisson de données radio-astronomiques.
Mais la série fait plonger l'intrigue dans une dimension supplémentaire avec l'introduction du nouveau personnage central de Dani JOHANNES, jeune femme, baignant dans une double culture scientifique et philosophique, en plein doute sur sa foi, venue avec dans ses bagages le livre, "Une seconde Chance pour l'Homme, Essai sur la fin de Dieu", écrit par Sophie Rauk, à laquelle elle demande de diriger sa thèse basée sur l'étude de la relation de Dieu avec la Science et les notions de choix et de libre arbitre, concepts à la base de la série LOST et dont la discussion (en rêve ?) entre Dani et Raimund donne la parfaite illustration.
Les membres de l'excursion qui ont entrepris de suivre la corde pour savoir où elle mène se trouvent confrontés à un choix quand ils découvrent que la corde disparait dans de l'eau (qui est étrangement chaude).
Tous décident de plonger sans savoir ce qui les attend, à l'exception de Bernhardt qui fait demi-tour, mais choisissant de ne pas suivre le chemin de la corde qui fait le tour d'un ravin, il choisit d'emprunter un raccourci en traversant ce ravin et fait une chute mortelle.
Où cette plongée les a-t-elle menée ? Sont-ils toujours dans la même forêt ?
On peut sérieusement en douter car le temps semble s'écouler différemment pour eux et ceux qui ne les ont pas accompagnés !
De plus, à Dani qui se sent perdue , Raimund répond de manière ambigüe "Tu ne devrais pas", ajoutant "Tu as choisi de passer dans la faille" (traduisant la phrase en Anglais 'You chose to dive into that water cave')".
Tout s'écroule pour Joseph qui a perdu toute raison et toute humanité en sacrifiant tout à son but jusqu'à la femme qu'il aime, Leïla, quand il arrive au point de croisement de deux cordes et découvre que sa quête était vaine et qu'il a perdu tout ce qui donnait un sens à sa vie.
Le piège que constitue la corde est parfaitement illustré par le chapitre intitulé "Collés au fil d'une toile d'araignée" du roman.
Il en va tout autrement pour Agnès, malvoyante, qui, d'abord sauvée d'une chute par la corde, parvient ensuite, en la coupant et en l'utilisant pour descendre dans le ravin, à rejoindre le corps de son mari, Bernhard dont elle peut enfin faire le deuil.
On la voit s'éloigner en suivant le chemin du ruisseau qui serpente au fond du ravin, mais pas celui de la corde.
La corde s'est révélée bénéfique pour elle car elle lui permet de tourner une page de sa vie professionnelle et personnelle en rejoignant Ulrik.
Qu'advient-il du personnage de Serge Morel après que, fou de rage, il ait vengé la mort de Dani que Sophie Rauk, toujours nourrie par l'espoir irrationnel que la corde pourrait la guérir de la maladie incurable dont elle souffre, avait sauvagement frappée après qu'elle ait tentée de couper la corde ? Il décide de faire demi-tour sans suivre la corde, persuadé qu'il peut le faire sans avoir à franchir le passage immergé en sens inverse. Mais il se trompe ! Preuve en est qu'on ne le voit pas rejoindre ceux qui avaient décidé de ne pas participer à l'excursion.
La corde symbolise le chemin tracé (i.e. la destinée), faussement sécurisant, que l'on peut choisir de suivre aveuglément, sans se poser de question.
Faire le choix de s'écarter de ce chemin (user de son libre arbitre) peut conduire à sa perte comme à son salut, tout dépend du but que l'on poursuit.