J'ai joué et rejoué le jeu. je conseille à ceux qui voudraient en percevoir l'ambiance de tout simplement regarder l'intégrale sur youtube (5h environ pour la part 1), vous aurez quelques moments de gun mais surtout le scénario, dont celui de la part 2 est immense. j'ai rarement vu une telle tragédie visuelle, émotive. Alors ce premier volet est juste très bien réussi et aborde totalement l'univers de ce qui reste à mon sens le début d'une grande histoire entre les jeux video et la dramaturgie, et Last Of us est un chef d'oeuvre renvoyant à la poubelle des centaines de milliers de production définitivement perdues.
Les acteurs sont parfaits, on ne les présentera plus car suffisamment connus dans le monde des séries, mais ce choix est idéal tant par le physique des acteurs très proches du jeux et sans fioritures cosmétiques, mais aussi par leur personnalité naturelle et bien entendu leur qualité d'acteur.
L'ambiance est présente dès les premières minutes, magnifiée par les mouvements de caméra, des plans très proche du jeu, mais aussi de la série Cherno par exemple (ce qui en soit est une référence), la qualité du rythme et plus encore l'esthétique globale.
La question ici n'est pas de dépasser le jeu (je trouve que la série est un cran au dessus parce que l'émotion humaine est encore supérieure à celle du virtuelle), mais de proposer à ceux qui ne jouent pas de découvrir cette oeuvre d'une noirceur rarement atteinte et d'une finesse rarement proposée dans le domaine du jeu, mais aussi dans ce registre cinématographique soit le style post apocalyptique et zombie (Walking dead est bien amateur à coté).
Les non dît, regards, gestes et comportements sont subtilement présentés, interprétés. Le rapport en Joel et Ellie démarre dès le début. Si quelques moments différent du jeu c'est surtout pour en supprimer les actions inutiles et c'est ici que cette série innove car elle aurait pu, au moins dans ce premier épisodes, ajouter du remplissage en gore et actions, elle privilégie l'atmosphère du jeu (qui reste anxiogène et contemplative parfois) et la beauté graphique : rouille, délavée, sombre mais d'une saisissante beauté autant dépressive que merveilleuse et désabusée. Un décorum extraordinaire.
Il reste à percevoir comment les crackers vont être ajoutés, les moments de grâce, de violence et d'anxiété purs aussi (le jeu en fourmille, j'avoue les détester).
Nous ne sommes pas ici dans un énième film de zombie mais dans une tragédie qui grâce aux technologies actuelles permet de peindre un univers tellement glauque et réaliste, tout en ajoutant du pathos et surtout une profondeur humaniste noire et malheureuse, mais toujours assurée par un petit espoir, une humanité, une flamme certes triste, mais bourrée d'amour finalement.
L'enthousiasme est au plus haut. la dernière fois que j'attendais une telle adaptation était pour le livre le seigneur des anneaux. Nous voila ici avec ce que va je pense marquer le monde des séries par sa qualité, c'est une réjouissance absolue.