30 ans après son apparition, à une époque où l’on devait livrer 22 épisodes par saison, où le format était de 42mn par épisode, c’est un tour de force qu’en revoyant l’intégrale des 11 saisons on redécouvre des dizaines de pépites indémodables (certains « Looners » - épisodes indépendants bouclés donc en 42mn ! - surtout ceux signés du scénariste Darin Morgan, sont absolument géniaux). Ayant lancé, entre autre, le créateur de « 24 » mais surtout Vince Gilligan, futur grand maître de « Breaking Bad », la série fut un laboratoire fabuleux pour le futur et, indépendamment de la fluctuation de qualité induite par le rythme endiablé, son charme et son inventivité fonctionnent très souvent comme au premier jour. Protéiforme, sa faculté encore inédite à ce jour de voyager aussi bien dans le thriller angoissant, l’elevated horror (avant l’heure), la comédie burlesque étincelante, l’auto parodie, le récit paranoïaque complotiste, le fantastique classique, l’enquête de serial killers et l’essai d’anticipation élève l’ensemble au rang (souvent galvaudé) de série culte. La musique de Mark Snow et l’affiche « I want to believe » du bureau de Fox Mulder, difficile de trouver ailleurs ce niveau de madeleines de Proust pour tout ado du début des 90’s fan de SF. Bref, un tel brio, il faut le revoir pour le croire !