Guillaume Nicloux signe un film décalé sur la fin de vie, sur la vieillesse, sur la foi, sur la superstition, sur la résurrection des corps et les passions de l’âme qui accompagnent tous ses mouvements. Enthousiasmant au sens étymologique de "transport divin".
Dans une étrange fable qui oscille constamment entre humanisme grotesque et anthropophobie lyrique, Maxime Giroux pose sur le monde un regard désenchanté qui fait froid dans le dos.
Présenté hors compétition à Cannes, numéro un au box-office coréen, "Le Gangster, le flic et l’assassin" se contente pourtant de mettre en pratique des recettes éprouvées, pour un résultat plaisant mais convenu.
"Reza" est une variation délicate sur les déboires amoureux d’un dandy perse, dans un pays, l’Iran, qui donne la part belle à des femmes émancipées, impertinentes et drôles.
Une comédie sentimentale et poétique, qui derrière le projet d’autofiction, parle de la difficulté des couples homos à accéder à la parentalité et à vivre leur vie. Le propos est caustique, drôle, et d’une belle intelligence.
CONTRE : Les réalisateurs n’évitent ni les lieux communs, ni le cynisme gratuit, ni les redondances dans une histoire qui peine s’installer sur la durée. Le film n’en demeure pas moins singulier et ambitieux.
POUR : Un huis clos ultra-stylisé, parisien et baroque qui dissèque avec délectation les tourments de la perversité narcissique et de l’amour. Addictif et délicieusement sadien.
Entre le sitcom et l’émission de télévision, voilà une comédie charmante et dynamique, qui, non seulement met à l’honneur le talent de comédienne d’Emma Thompson, mais en plus se moque de toute une certaine Amérique.
Le biopic Vita & Virginia de Chanya Button nous happe dès la scène d’ouverture, mais nous perd rapidement dans les répliques. Celles-ci manquent de contexte et les surplus anachroniques prennent le dessus sur l’histoire d’amour lesbienne.
Pour son premier long métrage, Erwan le Duc adopte un ton excessivement fantasque et comiquement tendre, pour faire souffler un vent de renouveau sur la comédie romantique.
L’intouchable est un film poignant, qui trouve son excellence dans la dimension universelle de la situation présentée à l’écran : les violences (sexuelles), avec abus d’autorité.
Ce qui est certain, c’est que le rythme et l’humour dont le film fait preuve, et qui trouvent leur climax dans son dénouement, permettront aux spectateurs de tous âges d’apprécier cet étonnant récit initiatique, foisonnant de bonnes idées visuelles.
La déclaration d’amour que Tarantino fait à l’industrie hollywoodienne contemporaine de la libération sexuelle des années 60, n’est une surprise pour personne. Ce qui est plus étonnant, c’est qu’il le fasse à travers le personnage d’un acteur au bord du burn out, et qu’il refuse d’assumer qu’il parle de lui.
Second long-métrage pour Kantemir Balagov : un film de costumes au demeurant très classique. Peut-être un peu trop pour ceux qui regretteront son rythme monocorde. Et pourtant, le propos féministe sous-jacent que portent ses deux héroïnes en fait un film on-ne-peut-plus moderne.
Qu’il s’agisse de la motivation des migrants, du deuil d’une mère ou, plus encore, de l’antagonisme entre le Maroc du nord et sud, le film passe à côté de tous les sujets auxquels il s’attaque.
Dystopie à la photographie soignée mais à la facture minimaliste et à l’esthétique radicale, "Halte" en exige trop de son spectateur pour que son propos politique puisse toucher le grand public.
Malgré une mise en scène des plus classiques, le film montre une nouvelle fois, à travers l’acte de création, la manière dont l’Allemagne règle ses comptes avec sa propre histoire. Instructif et flamboyant.
Malgré une mise en scène des plus classiques, le film montre une nouvelle fois, à travers l’acte de création, la manière dont l’Allemagne règle ses comptes avec sa propre histoire. Instructif et flamboyant.
Premier long métrage du Thaïlandais Phuttiphong Aroonpheng, lauréat de nombreuses récompenses et notamment du Grand Prix de la section Orizzonti de la dernière Mostra de Venise, Manta Ray est un objet cinématographique intrigant, mais quelque peu nébuleux.