En 1969, Romain Bouteille fonde le théâtre du Café de la Gare avec ce qu'il définit comme des "anarchistes d'après Mai 68" que sont Coluche, Miou-Miou, Patrick Dewaere, Sotha, Henri Guybet et quelques autres. L'idée est qu'il n'y a pas de chef et que le spectateur tourne une roue pour connaître le prix qu'il va payer pour la représentation.
Deux ans passent, mais des dissensions entre le reste de l'équipe et Coluche apparaissent. Ce dernier se montre autoritaire et cherche à mener la troupe, ce que Bouteille et les autres ne tolèreront pas. En 1971, le futur comique part créer son propre café, Au vrai chic parisien.
Avec peu d'argent investi, le Café de la Gare est très vite rentable et de nombreux "café-théâtre" suivent son exemple, dont feront partie plus tard La Veuve-Pichard (Martin Lamotte) ou Le Splendid. Le café-théâtre est aussi un tremplin pour les jeunes comédiens souhaitant accéder au cinéma.
Bouteille poursuit l'aventure du Café et se montre peu au cinéma pour rester au théâtre, libre. Interrogé sur le 7e Art, il déclare lors d'une interview en 2007 : "Je ne demande pas, et on ne me propose pas". Durant les années 60 à 80, on le retrouve cependant au générique de plus de 40 longs métrages, il est vrai souvent pour des "panouilles" ou des petits rôles.
Il tourne néanmoins pour Louis Malle (Le Feu follet), Jacques Demy (Peau d'âne), Jacques Doillon, Alain Resnais et Jean Rouch (L'An 01), Roman Polanski (Le Locataire) ou Costa-Gavras (Section spéciale).
Le dramaturge, auteur de plus d'une trentaine de pièces, quitte Le Café de la gare dans le courant des années 90 et fonde des années plus tard le théâtre Les Grands Solistes. Il décède en 2021 à 84 ans.