Le cinéma est une histoire de famille chez les Becker, et Louis ne déroge pas à la règle. Petit fils de Jacques Becker et fils de Jean Becker, tous deux cinéastes, il nourrit dès son plus jeune âge une passion sans borne pour le septième art. A 14 ans, avec son ami d’enfance Darius Khondji, depuis devenu directeur de la photographie (entre autres pour Jean-Pierre Jeunet, David Fincher, Alan Parker, Sydney Pollack, Kar-Wai Wong, Stephen Frears, Michael Haneke ou encore Woody Allen), il tourne des films en super 8. Quelques-unes de leurs réalisations font le tour de grands festivals de courts métrages.
En 1975, Louis Becker débute en tant que stagiaire metteur en scène pour les besoins du long métrage Cet obscur objet du désir. Narrant la mécanique d’un désir sans fin et les frustrations d’un amour non consommé, le film est la dernière œuvre de la carrière de Luis Buñuel. L’année suivante, le jeune homme est l’assistant réalisateur de Jean Yanne pour la comédie Je te tiens, tu me tiens par la barbichette, puis assiste ensuite Gérard Oury et Costa-Gavras pour Le Coup du parapluie et Hanna K. Durant la décennie suivante, il est technicien de cinéma sur une quarantaine de films et téléfilms, mais également pour une centaine de films publicitaires. Si sa carrière dans la réalisation ne se poursuit pas, il se dirige petit à petit vers la production, un univers auquel il va attacher une importance considérable.
Dès 1986, Louis Becker s’associe avec le comédien Thierry Lhermitte et fonde la société de production ICE3. Ils produisent ensemble la comédie Nuit d'ivresse, interprétée par Josiane Balasko et Gérard Martin. Compte tenu du succès rencontré par le film, l’expérience est rééditée quelques années plus tard avec la farce Les Secrets professionnels du Dr Apfelglück, et surtout avec la comédie Un Indien dans la ville, de Hervé Palud. Parvenu à réunir 8 millions de spectateurs en France, le long-métrage fait l’objet en 1997 du remake américain Un Indien à New York, coproduit par Louis Becker. Restant fidèle au registre de la comédie, il produit ensuite tour à tour les films Quatre garçons pleins d'avenir, Charité Biz'ness, Les Collègues, C'est pas ma faute !, La Défense Loujine, Le Prince du Pacifique ou encore Les Gens en maillot de bain ne sont pas (forcément) superficiels. A noter que quelques apparitions en tant qu'acteur sont à son actif.
Tout au long des années 2000, Louis Becker produit, au sein d’ICE3, les films de son père Jean Becker, qui rencontrent à chaque fois le succès, et ce en particulier pour Effroyables jardins, Dialogue avec mon jardinier, Deux jours à tuer et La Tête en friche. En 2009, le producteur passe au drame romantique avec Je te mangerais, de Sophie Laloy. Puis, renouant avec ses débuts, il réalise et finance son premier long métrage Les Papas du dimanche, adapté d'un livre éponyme écrit par François D'Epenoux. Thierry Neuvic et Hélène Fillières y tiennent les rôles titres.
Auteur : Alexandre Jourdain