Fille d'un officier anglais et d'une baronne autrichienne, descendante de Leopold Von Sacher Masoch, l'auteur de La Venus à la fourrure à qui on doit le terme masochisme, Marianne Faithfull intègre, après la séparation de ses parents, une institution catholique située dans un quartier populaire de Reading. Eprise de liberté, l'adolescente fait partie d'une troupe de théâtre, chante dans des bars et passe ses week-ends dans le swingin'London. A 17 ans, elle rencontre dans une soirée le manager des Rolling Stones, Andrew Loog Oldham, qui lui propose d'enregistrer un 45 tours : ce sera As tears go by, hit signé Mick Jagger et Keith Richards. Suivront albums, tournées, et une longue période sex, drugs & rock'n'roll marquée par sa liaison orageuse avec le leader des Stones.
"Je voulais avoir "mon truc à moi"" confiera en 1994 aux Inrockuptibles l'égérie des sixties à propos de son souhait de jouer la comédie. Faithfull trouve ainsi son premier rôle à l'écran en 1967 dans I'll Never Forget What's 'is Name? (un des tout premiers films dans lequel on entend le mot fuck), donne en 68 la réplique à Delon dans La Motocyclette de Jack Cardiff et incarne Ophélie dans le Hamlet de Tony Richardson en 69. La décennie 70 est pour l'artiste celle de la descente aux enfers, liée à une dépendance aux drogues dures. Côté musique, elle fait un come-back remarqué avec Broken english en 1979 et ne retrouvera le chemin des plateaux de cinéma que dans les années 90. Surtout, Chéreau lui offre un beau rôle de femme blessée dans son londonien Intimité en 2001. Mère de Marie-Antoinette pour Sofia Coppola en 2006, l'icône campe la même année une grand-mère qui devient hôtesse de sex-shop dans Irina P..