Fils du comédien Louis Blanche, Francis Jean Blanche aborde le spectacle par l’écriture, il est le parolier de Charles Trénet et de la troupe des Branquignols - composée entre autres de Louis de Funès, Jean Lefebvre, Jean Carmet, Jacqueline Maillan et Michel Serrault. Poussé par son ami Charles Trénet, Francis Blanche fait ses débuts au cinéma en 1942 dans Frédérica de Jean Boyer. Mais c’est surtout sur les ondes que Francis Blanche se fait un nom, dès 1945 il se lance dans les feuilletons radiophoniques (Signé Furax) avec son compère Pierre Dac. En 1948, il est de retour sur grand écran dans L'Assassin est à l'écoute qu’il coécrit avec le metteur en scène Raoul André et dans lequel il tient son propre rôle. Parallèlement, il écrit et joue de nombreux sketches avec Pierre Dac, notamment le "Parti d’en rire", le parti de tous ceux qui n’ont pas pris de parti et "Le Sâr Rabindranath Duval", une parodie des numéros de music-hall de divination. En 1951, les deux hommes se donnent la réplique sur grand écran dans Une fille à croquer, une parodie du chaperon rouge, écrite par Francis Blanche et réalisée par son ami Raoul André.
Le comédien apparait en 1953 dans le film policier Minuit... Quai de Bercy aux côtés de Erich Von Stroheim et Madeleine Robinson avant de retourner à la comédie avec Faites-moi confiance de Gilles Grangier, avec lequel il coécrit le scénario. L’année suivante il reprend son rôle du ténor Garibaldo Trouchet dans l’adaptation au cinéma de la pièce des Branquignols, Ah ! les belles bacchantes. Le film, emmené par Louis de Funès, Robert Dhéry ou encore Colette Brosset, est un succès. En 1958 il fait la rencontre de Darry Cowl sur le tournage du film de Carlo Rim, Le Petit prof. Poursuivant les sketches avec Pierre Dac et les feuilletons et canulars radiophoniques, Francis Blanche connaît, au début des années 60, des déboires avec le fisc qui l’obligent à accepter toutes sortes de rôles. Il forme alors un duo avec Darry Cowl, qui pour sa part est accro au jeu. De 1958 à 1970, les deux hommes tourneront ensemble à 24 reprises dans des films aux titres divertissants : A pied, à cheval et en spoutnik, L' Abominable homme des douanes, Poussez pas Grand-Père dans les Cactus, Les Malabars sont au parfum,… Par provocation, les réalisateurs lui offrent des rôles d’inspecteurs des impôts : dans Erotissimo de Gérard Pirès en 1968 et dans L' Etalon de Jean-Pierre Mocky. Il prête ses traits, en 1967, à Monsieur Adolphe, le client de Catherine Deneuve dans Belle de Jour de Luis Buñuel.
Mais le trublion sait aussi se faire plus sérieux, il incarne un provincial mesquin dans La Jument verte de Claude Autant-Lara (1959), crève l’écran en officier de la Gestapo dans Babette s'en va-t-en guerre de Christian-Jaque (1959), tient le rôle d’un procureur dans Le Septieme Juré de Georges Lautner (1962) ou joue un collabo dans Le Repas des fauves de Christian-Jaque (1964). Fidèle, il tourne à 3 reprises sous la direction de Christian-Jaque (Babette s'en va-t’en guerre, La Tulipe noire, Le repas des fauves), se retrouve sept fois derrière la caméra de Georges Lautner, qui lui offre ses rôles les plus forts et les plus marquants. De l’oncle Absalon dans Des pissenlits par la racine à Gédéon dans La Grande Sauterelle en passant par les cultissimes Tontons flingueurs et Les Barbouzes. Il collabore à 9 reprises avec son ami Raoul André avec lequel il coécrit les scénarios de ses longs métrages. Le jeune Jean-Pierre Mocky est séduit par ce comédien et lui écrit entre 1960 et 1974 des rôles sur mesure dans 9 de ses films, parmi lesquels : Un Drôle de paroissien (1962), Les Vierges (1963), La Grande lessive (1968) ou encore Un Linceul n'a pas de poches (1974). Marco Ferreri lui demande en 1971, d’écrire les dialogues du sulfureux La Grande bouffe, mais décide de les modifier complétement lors du tournage, en incitant les comédiens à improviser leurs dialogues. Le 6 juillet 1974, alors qu’il vient tout juste de terminer le tournage du film de Jean-Pierre Mocky, Un Linceul n'a pas de poches, Francis Blanche décède à Paris, d’une crise cardiaque.
Biographie rédigée par Laëtitia Forhan