Issu d'une famille autrichienne de Bohême, Georg Wilhelm Pabst s'illustre d'abord sur les planches, voyageant en Suisse, en Allemagne, aux États-Unis et enfin en France, où il est interné durant la Première Guerre mondiale. Au lendemain du conflit, il crée en collaboration avec Carl Froelich une société de production qui lui permet de passer à la réalisation en 1922 avec Le Trésor. Mais son premier grand succès à cette époque du muet, il l'obtient avec La Rue sans joie (1925), drame dans lequel une jeune prostituée est sauvée de la déchéance par un Américain. Suivront Les Mystères d'une âme (1926) - l'un des tout premiers films à aborder la psychanalyse freudienne - L'Amour de Jeanne Ney (id.), Crise (1928) ou encore Trois pages d'un journal (1929), soit autant de longs métrages sur les amours contrariés de jeunes femmes. La comédienne Louise Brooks, qui apparaît dans ce dernier film, collaborera à nouveau avec le cinéaste pour les besoins de Loulou (1929) et Le Journal d'une fille perdue (id.).
Premier film sonore de Pabst, Quatre de l'infanterie (1930), par la puissance de ses images épiques et lyriques, met l'accent sur l'horreur de la guerre. L'année suivante, on retrouvera cette même forme de pacifisme dans La Tragédie de la mine (1931). Parti aux Etats-Unis après l'accession au pouvoir des nazis, il tourne Un héros moderne (1933), sur le destin hors normes d'un artiste de cirque. Puis, il s'installe en France pour y diriger Jean Gabin et Michel Simon dans Du haut en bas (id.), ainsi que Louis Jouvet dans le récit d'espionnage Salonique, nid d'espions (1936) et Le Drame de Shanghai (1938), film sur l'exil réalisé par une équipe en exil.
Durant la Seconde Guerre mondiale, Georg Wilhelm Pabst retourne en Allemagne pour y signer deux films d'époque : Les Comédiens (1941) et Paracelsus (1942), l'un ayant pour cadre le XVIIIème siècle et l'autre le XVIème siècle. Son film d'après-guerre Le Procès (1948) sera un violent réquisitoire contre tous les préjugés racistes et idéologiques. Le traumatisme post-IIIème Reich sera également présent dans La Fin de Hitler (1955) et ce qui sera son dernier long métrage, C'est arrivé le 20 juillet (id.), évocation de l'attentat manqué orchestré par le comte von Stauffenberg.