John Hurt, fils de pasteur, débute sa carrière artistique dans le monde de la peinture. Après avoir étudié la comédie au sein du fameux Royal Academy of Dramatic Art, il effectue ses premiers pas sur une scène de théâtre en 1962 dans une pièce intitulée Infanticide in the house of Fred Ginger. Une prestation qui le fait remarquer et qui lui offre la possibilité de jouer par la suite avec la Royal Shakespeare Company. 1962, c'est également la date à laquelle John Hurt débute au cinéma mais c'est quatre ans plus tard qu'il se révèle véritablement avec son rôle de délateur dans le film Un homme pour l'éternité, réalisé par Fred Zinnemann. Dès lors, le comédien va s'attacher à alterner longs métrages et productions théâtrales.
Sur grand écran, on le voit notamment en 1971 dans L' Etrangleur de la place Rellington de Richard Fleischer. En 1978, c'est la consécration grâce à sa prestation dans Midnight Express d'Alan Parker qui lui vaut une nomination à l'Oscar du meilleur second rôle masculin et un Golden Globe pour la même performance.
L'ascension est alors fulgurante. Il est à l'affiche l'année suivante d'Alien, le huitieme passager de Ridley Scott, puis incarne un rôle légendaire, celui de l'homme défiguré d'Elephant Man (1980). Le film de David Lynch lui vaut une seconde nomination à l'Oscar ainsi qu'une renommée internationale. Il tourne alors avec les plus grands réalisateurs, de Sam Peckinpah (Osterman week-end) à Stephen Frears (The Hit) en passant par Michael Cimino (La Porte du paradis). Il apparaît également dans 1984, l'adaptation du célèbre roman d'anticipation de George Orwell.
Après des seconds rôles dans Even Cowgirls Get the Blues de Gus Van Sant (1993), Dead Man de Jim Jarmusch (1995) et Contact de Robert Zemeckis (1997), l'acteur britannique enchaîne les tournages apparaissant aussi bien dans de grosses productions hollywoodiennes (Harry Potter à l'école des sorciers, Hellboy) que dans des films plus modestes (Shooting Dogs, le western The Proposition). Sa voix à la fois douce et grave lui permet également d'endosser le rôle de narrateur (Dogville, Manderlay, Le Parfum : histoire d'un meurtrier) et de doubler plusieurs dessins animés (Vaillant, Les Aventures de Tigrou et de Winnie l'ourson).
Ironie du sort, il incarne en 2006 le tyran Sutler de V pour Vendetta, le chef d'une dictature similaire à celle de 1984 dont il avait joué la victime. Toujours aussi éclectique, il participe ensuite à l'intime Boxes de Jane Birkin et au thriller Crimes à Oxford de Álex de la Iglesia avant de prêter ses traits au fantasque professeur Oxley dans Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal de Steven Spielberg. Il retrouve par la suite Guillermo del Toro pour la suite d'Hellboy (2008) et Jim Jarmusch pour The Limits of Control (2009).
Toujours aussi actif au cours de la décennie 2010, John Hurt apparaît encore dans Harry Potter et les reliques de la mort, qui leur permet de reprendre son rôle de Mr. Ollivander, Snowpiercer ou encore Jackie. Atteint d'un cancer du pancréas, diagnostiqué au cours de l'été 2015, l'acteur diminue alors drastiquement ses activités, renonçant notamment à incarner Don Quichotte pour Terry Gilliam. Il a encore la force de camper Neville Chamberlain pour Darkest Hour avant de succomber de la maladie qui le ronge depuis plus d'un an.