Tatsuya Nakadai débute sa carrière comme figurant sur Les 7 samouraïs d'Akira Kurosawa (1954). Le réalisateur Masaki Kobayashi lui confie un tout petit rôle dans son septième film, Kabe atsuki heya (1956). La collaboration des deux hommes s'étalera sur dix autres films, dont certains ont marqué l'histoire du cinéma. Parmi eux, citons la trilogie La Condition de l'homme (près de dix heures au total), Harakiri ou Rébellion.
L'autre réalisateur fétiche de Nakadai est Kurosawa, qui le fait travailler à cinq reprises, pour Le Garde du corps (1961), Sanjuro (1962), Entre le ciel et l'enfer (1963), Kagemusha (1980) et Ran (1985). Dans la plupart de ces films, il donne la réplique à l'acteur Toshirô Mifune, qui le fera logiquement tourner dans son unique réalisation, L'héritage des 500 000 (1963).
Très présent dans le cinéma historique japonais (souvent limité au chanbara), on le retrouve aussi à l'aise dans le polar (Le Sang du damné) ou le drame (Quand une femme monte l'escalier).
Hormis une parenthèse en 1968 au cours de laquelle il part en Italie tourner le western Cinq gâchettes d'or, il demeurera attaché à tourner dans son pays, où il finira sa carrière. Durant les années 70, on le voit tourner pour Hideo Gosha (Chasseurs des ténèbres, Les Loups, Kumokiri Nizaemon, Puni par le ciel), Kei Kumai (L'Affaire Shimoyama) ou Kon Ichikawa (Je suis un chat).
A partir des années 80, peu de ses films parviennent jusqu'à la France, excepté Après la pluie de Takashi Koizumi, sorti en 2000. Nakatai tourne pourtant jusqu'en 2020, soit l'âge vénérable de 88 ans.
Corentin Palanchini