Philippe Nahon décroche son premier rôle à l'écran en 1961 pour Le Doulos de Jean-Pierre Melville. L'effervescence révolutionnaire des années 1970 le pousse à jouer dans des films aux thèmes engagés comme Les Camisards (1970) ou Le Pull-over rouge (1979). Sa capacité à endosser des personnages à la mine patibulaire ou d'extraction populaire lui valent de nombreux rôles de prolétaires comme dans Les Anges gardiens (1995), Les Couloirs du temps, les visiteurs 2 (1997), Le Poulpe (1998). Jouer le policier comme dans La Haine ou bien le salaud dans Sauve-moi (1999) semble être des registres dans lesquels il excelle.
C'est d'ailleurs le dyptique Carne (1991) et Seul contre tous (1997) sous la direction de Gaspar Noé où il interprète un inquiétant boucher raciste complètement désespéré, qui lui offre un des rôles déterminants de sa carrière.
Depuis le début des années 90, Philippe Nahon se rapproche de la génération montante des réalisateurs français parmi lesquels Gaspar Noé bien entendu mais aussi Mathieu Kassovitz (La Haine, Les Rivières Pourpres), Jacques Audiard pour Un héros très discret et Christophe Gans pour Le Pacte des loups.
Nahon poursuit sur sa lancée dans les années 2000 et retrouve son complice Gaspar Noé pour une apparition dans le sulfureux Irreversible, qui déclenche un véritable scandale lors du Festival de Cannes en 2002. Son physique massif et sa mine sinistre font de nouveau recette dans Haute tension, le thriller horrifique d'Alexandre Aja et le cauchemardesque Calvaire. Parallèlement à ces rôles pour le moins inquiétants, il impose sa gouaille parisienne dans des registres plus légers comme dans la comédie A la petite semaine de Sam Karmann ou dans Virgil.
Acteur multi-genres, il a conservé au fil de sa carrière cette diversité qui le définit et ainsi alterné téléfilms (Les Prédateurs , En chantier Monsieur Tanner ), séries (Kaamelott) et courts-métrages (Zéro deux, Vieillesse Ennemie). Il ne délaisse pour autant pas le grand écran et il connaît une multitude de participations à des productions, souvent françaises, à budgets variables. C'est ainsi qu'on le retrouve dans des productions plus modestes comme Cowboy en 2005, mais aussi dans des films attendus, tels que Le Deuxième souffle (2007) ou MR 73 (2008).
Après avoir prêté sa voix pour l'adaptation du dessin animé Chasseurs de dragons en 2008, il participe à deux films de genre horrifique français l'année d'après : Humains et Lady Blood. 2010 lui fait endosser à nouveau de multiples casquettes: il est présent dans pas moins de cinq projets parmi lesquels Adèle Blanc-Sec de Luc Besson, Enter the Void où il retrouve son réalisateur fétiche Gaspar Noé, et La Meute de Franck Richard.