Faut-il y voir l'influence de sa mère, chanteuse d'Opéra Comique ? Toujours est-il que Paulette Dubost, née le 8 octobre 1910 à Paris, attrape vite le virus du spectacle, puisqu'elle n'a que sept ans lorsqu'elle intègre l'Opéra en tant que petit rat. Un milieu (et un statut) qu'elle quitte, dix ans plus tard, pour se consacrer à l'opérette et au théâtre, avant de se tourner vers le grand écran, où elle fait ses débuts en 1931, à l'affiche d'Un chien qui rapporte de Jean Choux.
Visiblement à l'aise dans un secteur qui, selon ses propres dires, lui permet de gagner de l'argent plus facilement, Paulette Dubost va alors chercher à imposer durablement sa gouaille et sa bonne humeur auprès du public, grâce aux rôles qu'elle tient dans A moi le jour, a toi la nuit, Dans les rues, sans oublier l'Hôtel du Nord de Marcel Carné, en 1936. Mais c'est trois ans plus tard que la comédienne décroche le rôle le plus marquant de sa carrière, en interprétant Lisette, la servante (et confidente) de Christine de la Cheyniest, dans La Règle du jeu de Jean Renoir, qu'elle retrouve le temps d'un Déjeuner sur l'herbe, en 1959.
Entre temps, Paulette Dubost se sera faite un peu moins présente sur les écrans pendant les années 40 (on notera toutefois sa présence au générique d'Adrien, réalisé par Fernandel en 1943), avant d'inverser la tendance au cours de la décénnie suivante, qui l'aura vue s'illustrer dans des films tels que Le Plaisir (1952) et Lola Montès (1955) de Max Ophüls, l'un des rares metteurs en scène avec qui elle aura collaboré plus d'une fois, avec André Hunebelle (Taxi, roulotte et corrida et Le Bossu) et Louis Malle (Viva Maria ! et Milou en mai).
De plus en plus présente sur le petit écran, à partir du milieu des années 60, la comédienne réduit un peu le nombre de ses apparitions sur le grand. Il est toutefois possible de la voir à l'affiche de Germinal d'Yves Allégret (1963), Peau de banane de Marcel Ophuls (1963), ou bien encore Tendre poulet de Philippe de Broca (1978). Après un bref détour par la comédie française "made in 80's" (Le Retour des bidasses en folie et Charlots connexion), et des rôles dans La Femme ivoire ou La Comédie du travail, Paulette Dubost célèbre le centenaire du cinéma chez Agnès Varda (Les Cent et une nuits), et continue d'apparaître dans des films tels que Les Mamies, Le Roi de Paris, Les Savates du bon Dieu ou encore Les Yeux clairs de Jérôme Bonnell, en 2004.