L’industrie immobilière a déstabilisé l’environnement naturel de la ville de Concón, sur la côte chilienne, forçant les habitants et les milieux naturels de la région à trouver de nouvelles façons de s’adapter et de survivre. Le film vient nous rappeler que le cinéma n’est pas là pour démontrer mais pour montrer. Pas besoin ici de commentaires, d’entretiens, de musique. Encore faut-il que la mise en scène et le montage sachent révéler les figures stylistiques et les lignes conductrices à l’intérieur des plans et entre les plans. Alors, le film devient cet organisme vivant, fluide et épuré, qui se suffit à lui-même. Et le monde peut apparaître dans toute sa beauté et son horreur : ce littoral chilien, véritable paradis terrestre, à présent dévoré autant par les flammes et les fumées de l’enfer industriel que par les vautours du tourisme de masse.