Au cours d’une promenade mélancolique dans Berlin et de rencontres avec des artistes qui y vivent et y travaillent, Vincent Dieutre prend acte des mutations de cette ville aimée et de l’Europe. Berlin, depuis la chute du mur, a été le royaume des fêtards et des artistes. L’angoisse de voir ce passé underground se fondre dans la gentrification se fait sentir. " Rien à Berlin n’est innocent ", c’est sur cette base que Vincent Dieutre livre, à travers ses rencontres, une déclaration d’amour émouvante à cette ville, 31 ans après ses Lettres à Berlin. Le charme des prises de vue, superposées aux témoignages, forment une cité personnifi ée, à la fois mère protectrice et permissive, qui laisse se déchaîner les énergies de celles qu’elle recueille. La réfl exion profonde sur le statut d’artiste et d’européen.ne se love dans cette redécouverte poétique de la capitale allemande. On s’enveloppe dans la rêverie du réalisateur, quelquefois dérangé par la piqûre régulière des menaces de changement et de fermeture, dans une ville encore décrite comme résolument possible.