Les trois enfants Dastvaré sont morts au front, pendant la guerre Iran Irak. Ils avaient 19, 22 et 27 ans. En 1985, à Téhéran, dans leur quartier, la République Islamique d'Iran réalisait une peinture murale à leur mémoire.
Hier, L'Etat portait le drame de ces individus au rang de mythe national en créant une image idéalisée et exemplaire de ces trois frères. Une fresque, parmi les centaines de fresques de martyrs de la ville, à l'identique message officiel : ces jeunes soldats se sont sacrifiés, au nom de Dieu, pour la patrie. Ils sont morts en “martyrs”.
Aujourd'hui, l'absence des trois frères se fait toujours sentir dans le quotidien des parents. Alors que dans les institutions, la fresque est un dossier de plus, perdu dans une gestion devenue strictement administrative.
La recomposition de l'histoire de cette peinture murale, d'hier à aujourd'hui, nous permet d'analyser le mythe fondateur d'un peuple “uni par le sang de ses martyrs”, et de révéler l'actuelle désillusion qui entoure les idéaux hier exaltés par ces trois visages.