Projeté au Festival Espagnol nantais 2012. Techniquement parfait dans un esprit contemplatif, plans fixes appuyés, lenteur à se dévider, jolies couleurs, cadrages au cordeau. C'est l'austérité qui pèse. Ils dorment souvent, ces deux frères dont l'un est handicapé né d'un supposé handicapé aux pulsions irrépressibles. Des légumes entourés d'une femme à mine longue et d'un curé ferme, pas mauvais bougre dans son rôle de surveillant... Peut-il y avoir seulement un rayon de soleil qui atténuerait leur réalité, une petite folie, un geste de tendresse entre un gars et une fille lors d'une errance nocturne ?... A un moment, la kermesse offre quelque espoir avec ses applaudissements, et puis retour aux coeurs froids... On reste pour savoir la fin et parce qu'un serpent a gobé un oiseau. Les animaux parlent pour les hommes dans ce film. A y repenser, l'envie démange d'aller promener une nouvelle fois ce chien trop souvent seul sous la pluie, de caresser ce petit âne, d'enfourcher ces vélos pour filer ensuite loin, le plus loin possible de ce village aux collections de malheur gravées dans le marbre. Gars et filles esclaves de la communauté chacun à leur manière, sinistres partout même au bal !