A éviter dans tous les cas de déprime!!!!Ceci dit, Bryan Forbes filme ici la vieillesse et la solitude en noir et blanc dans un Manchester crasseux et pauvre où les terrains vagues abondent. On se croirait dans le Londres de la fin des années 40 qui ne s’est pas encore remis du blitz.Le personnage de Mrs Ross est très touchant. On la voit perdre la tête, entendre des voix dans son appartement où s’entassent les cadavres de bouteille et les vieux journaux avec en fonds sonore le robinet qui fuit, croire que sa voisine du dessus est retenue prisonnière par un indien (en fait un homme noir) et s’imaginer un passé de femme de bonne famille qui aurait fait un mariage avec un homme d’une classe inférieure, qui a toujours rendez vous avec ses avocats dans l’attente d’un héritage et des bénéfices issus de ses divers investissements.En fait, Mrs Ross plonge dans la folie pour oublier le fait qu’elle ait été abandonnée par son fils et son mari. Sa seule compagnie est le fonctionnaire de l’assistance publique auquel elle écrit régulièrement des lettres recouvertes de ses délires.Face à ce morne quotidien superbement filmé par Bryan Forbes, l’irruption de son fils qui cache de l’argent chez sa vieille mère qu’il méprise, son kidnapping par une odieuse mégère ou le retour de son truand de mari (très bien interprété par Eric Portman) semblent des événements presqu’improbables, artificiels voire surréalistes (bien que le film ne vire jamais vers le fantastique comme pourrait le laisser supposer le titre et l’affiche du film).La réussite de « The Whisperers » doit beaucoup à l’incroyable prestation d’Edith Evans, impressionnante et touchante dans le rôle de cette vieille femme qui se créé un monde rien qu’à elle pour échapper à une dure réalité. Sa prestation lui a d’ailleurs valu un Bafta, un golden globe, un ours d’argent à Berlin, et sa troisième nomination aux Oscars (pour la première fois pour un rôle principal).La banlieue de Manchester des années 60, vérolée de terrains vagues est un cadre parfait pour ce drame.