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    Le Goût du saké
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    Pascal
    Pascal

    163 abonnés 1 694 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 13 mai 2024
    Dernier titre de Ozu avant son décès prématuré à 60 ans en 1963. Nouvelle variation sur l'impermanence des choses à travers le mariage d'une jeune femme.

    Plus resserré que ses derniers titres et traversé d'une profond nostalgie, " le goût du saké" ( en réalité le goût du sanma - poisson bon marché et invitation ( peut-être) à la simplicité selon son titre original) renvoit forcément au parcours personnel du cinéaste ( il vécut chez sa mère de nombreuses années et resta célibataire).

    Avec " le voyage à Tokyo" c'est le premier titre à être sorti en salles en France en 1978, quinze ans après sa réalisation.

    On retrouve des épisodes déjà rencontrés dans des opus antérieurs ( le professeur à qui ses anciens élèves rendent hommage, les chants militaires entonnes par les vétérans, la femme qui travaille dans un bar et qui ressemble ( ou est ) à l'ex épouse - cf " crépuscule à Tokyo"), les trois amis ou collegues ( cf " les herbes flottantes", " fleurs d'équinoxe " , " fin d'automne ")...

    Après sa découverte en salle par le grand public occidental , l'oeuvre de Ozu fut l'objet de controverses interprétatives de la part de la critique.

    Entre ceux qui refusent l'idée même de " message" adressé au spectateur et pour qui on peut faire du cinéma sans avoir de message à transmettre ( opinion contre laquelle je m'inscris en faux, il suffit de penser aux grands noms du cinéma du patrimoine), ceux qui virent dans les titres tardifs de Ozu des considérations spirituelles, d'autres une proposition de philosophie existentielle, les pistes sont variées.

    Ce qui est certain ( il faut regarder l'ensemble de sa filmographie disponible) c'est que certains des thèmes abordés par le cinéaste avant guerre, ne le sont plus du tout après.

    Le parcours personnel du cinéaste et surtout de l'histoire de son pays ne peuvent pas être évacués comme facteur explicatif, surtout au vu de leur portée.

    Ozu à partir de " printemps tardif" (1949) jusqu'à la fin de son œuvre " le goût du saké" ( Yoshida dans son ouvrage sur Ozu, qu'il connaissait personnellement, laisse entendre que YO ne se savait pas malade lors de la réalisation de son dernier titre) ne s'attarda plus que de façon distante sur les tracas économiques de certains de ses personnages.

    Certes Ozu n'est jamais directement prescripteur, mais ( selon moi), il tente de montrer la vie telle qu'elle est ( selon lui) c'est à dire basée sur l'impermanence des choses et donc de la vie elle-même.

    Il ne faut pourtant pas y voir un regard de tristesse comme chez Naruse. D'ailleurs Ozu, invite à profiter des petites choses simples de la vie ( camaraderie, fidélité en amitié, partage de moments de convivialité, spectacle traditionnel, contemplation de jardins et de la nature, du passage des saisons).

    A cet egard les titres des treize derniers films du cinéaste ( selon moi) mettent sur la piste de de cette proposition.

    La culture japonaise n'est pas propice à l'épanchement des sentiments personnels profonds, le spectateur sera donc livré à sa propre réflexion, ses hypothèses, si le cœur lui en dit...
    Peuch Peuch
    Peuch Peuch

    2 abonnés 72 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 avril 2024
    Le moins qu'on puisse dire, c'est que ce "Gout du Saké" porte bien son titre. Qu'est ce qu'on picole dans ce film. Surtout les anciens. Et pas que du saké. La bière et le whisky participent également aux libations. Et on ripaille pas mal, aussi.
    Mais ce n'est pas que ça, bien sûr. En gros, c'est un peu l'histoire revisitée de "Printemps Tardif", en version plus alcoolisée, et en couleur.
    Un père veuf, doit se résoudre à demander à sa fille de se marier, et donc de quitter la maison parentale, conscient qu'il devra supporter un avenir empreint de solitude.
    On retrouve le thème de prédilection d'Ozu. Le mariage. Avec les petits complots ourdis par l'entourage pour trouver le mari idéal.
    "Le Goût du Saké", ou, comment allier à la perfection nostalgie, mélancolie, et fantaisie. Du grand art.

    Ce dernier film de Ozu, tourné en 1962, clôt le cycle que lui a consacré l'excellente chaîne Arte, en 2023, en proposant pas moins de dix films du cinéaste, le plus ancien, "Printemps Tardif", datant de 1949. Je les ai tous vus.
    Et je voudrais maintenant dresser un bilan très subjectif et non exhaustif de ces visionnages.
    Alors Ozu, c'est quoi?
    Tout d'abord, des histoires de familles. Avec un thème récurrent; "Les filles à marier".
    C'est aussi des conflits de générations entre des aînés encore traumatisés par la défaite de 1945, qui s'accrochent vainement aux anciennes traditions, et une jeunesse portée par un désir de vivre plus moderne, mais enlisée dans ses occupations professionnelles, et brisant, peu à peu, les liens familiaux. Il faut remarquer que tous ces sujets sont traités par Ozu, sans la moindre violence physique ou verbale. Et ça fait du bien.
    La façon de filmer. Des plans fixes avec caméra posée au ras des pâquerettes, ou légèrement surélevée pour les scènes d'intérieurs. Plans fixes aussi, et quelques rares travellings pour les scènes extérieures.
    Des lignes ou figures géométriques dans presque tous les plans, avec le mouvement créé par la gestuelle mesurée des personnages, ou le passage des trains.
    La sobriété des décors.
    La même équipe de techniciens, décorateur, scénaristes.
    La même troupe d'acteurs, portant les mêmes noms de personnages au fil des films.
    Plein de petites choses communes dans plusieurs films.
    - Les petites gargotes. "La Luna" revient souvent.
    - Les jeux ou le sport. Mah Jong, dominos, pachinko, base Ball,...
    - Les enseignes, en japonais ou en anglais.
    Et des choses plus importantes.
    - Les repas, le thé, ou les boissons alcoolisées, accompagnant souvent les nombreuses scènes de dialogues.
    - Les trains, ou parfois les bateaux à moteur glissant tranquillement sur l'eau, symboles du temps qui passe.
    Beaucoup de scènes de dialogues donc, et en contrepoint, des scènes de personnages seuls, qui nous font entrer dans leur pensées.
    En somme, un cinéma différent, singulier, fin et subtil, aux antipodes des créations tapageuses qui inondent nos écrans.
    Bilan de mes notations pour les dix films d'Ozu proposés par Arte.
    3,5 étoiles 2 films
    4 étoiles 4 films
    4,5 étoiles 1 film
    5 étoiles 3 films
    Avec une sérieuse envie de mettre cinq étoiles à chaque film, tellement je me suis régalé.

    Le cinéma d'Ozu, c'est des sentiments qui se promènent dans la légère brise d'un doux matin d'été.
    Patjob
    Patjob

    34 abonnés 600 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 avril 2024
    Dans son dernier film, Ozu reprend, bien sûr dans son style cinématographique si personnel, des thèmes récurrents dans son œuvre : les rapports familiaux, leur évolution face à la modernité, les conflits de générations, les excès alcooliques et en particulier la figure centrale du père solitaire qui doit se séparer de sa fille. Toutes choses bien traitées, mais il manque à mon sens au film une colonne vertébrale scénaristique pour lui donner la dimension des meilleurs opus du cinéaste.
    Jojo le héros
    Jojo le héros

    1 abonné 53 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 avril 2024
    J'avais un souvenir émerveillé de ce film vu il y a plus de trente ans. A la relecture c'est le même bonheur. Ozu est un de ces cinéaste magicien: comment fait-il pour suggérer tant de choses en montrant un couloir, un quai de gare? On a la sensation de "toucher" la vie dans toute sa complexité. on sort grandi et meilleur de ce film, parce que c'est un chef d’œuvre absolu.
    inspecteur morvandieu
    inspecteur morvandieu

    40 abonnés 2 459 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 mai 2024
    Avec "Le goût du saké", on est en pays de connaissance, familiarisé avec la réalisation tout en plans fixes géométriques elégamment agencés, familiarisé avec les comédiens qui sont invariablement de retour, d'un film à l'autre du cinéaste, avec ses mélodies musicales omniprésentes et typiques. Et pour finir, les thèmes chers à Ozu sont présents dans son dernier film
    Dans ce film où il se passe si peu de choses, je ne sais pas d'où proviennent le charme et l'intérêt; de la mise en scène? de la modestie séduisante des personnages? du reflet de la culture et de la société japonaises? Probablement de tout ce qui compose l'univers, identifiable entre tous, d'Ozu.

    Il est encore question au centre du sujet du mariage des filles, d'ailleurs toujours réclamé par l'entourage, plutôt que par le père ou par la fille elle-même, comme une obligation sociale. Les personnages d'Ozu sont jeunes, et dans ce cas plus modernes, tournés vers la société de consommation voire une américanisation des moeurs; ou bien ils sont vieillissants, de la génération du cinéaste qu'on sent si proche, si complice d'eux. Conformémént au péché mignon d'Ozu, c'est dans l'alcool, le goût du saké ou du whisky ou de la bière, dans les trinqueries entre vieux copains, voire dans l'ivresse, que l'on ressasse les souvenirs (y compris de la défaite de 1945, rarement absente du cinéma d'après-guerre d'Ozu) ou que l'on noie sa mélancolie et sa solitude. A cet égard, les dernières scènes, a fortiori parce que qu'on sait qu' Ozu ne tournera plus, sont pour le père de la mariée d'une grande tristesse.
    Rodilard
    Rodilard

    20 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 mars 2024
    Le titre original du film est "Le goût du poisson-couteau d'automne". Ce serait un pur contresens de penser que le sujet du film est celui de l'alcoolisme des hommes au Japon. Le titre véritable fait plutôt référence à la saison de l'automne : le personnage principal rentre dans l'automne de sa vie et la saveur de cette nouvelle période est douce-amer.
    La musique du film est extrêmement dérangeante car elle véhicule un sentiment d'insouciance qui est absent de l'intrigue du film, sauf lors de certaines scènes un peu plus légères.
    L'égoïsme des personnages masculins mis en exergue dans le film permet peut-être au réalisateur de faire une leçon de morale à ses contemporains.
    Le spectre ultime est celui de la solitude qui accompagne les personnages tout au long de leur vie.
    mazou31
    mazou31

    98 abonnés 1 285 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 décembre 2023
    Dernier film d’Ozu mort l’année suivante (1963),ce film est une merveille de clarté, de simplicité, de pureté… mais il faut être très sensible à la culture japonaise traditionnelle. Point d’action trépidante, de mise en scène boursoufflée, de dialogues ampoulés, d’érotisme même timide. Dans un décor japonais minimaliste – aux plans fixes magnifiques dans leur composition —, dans des dialogues pudiques mais profonds, dans les interprétations fines et émouvantes, Ozu aborde toutes les contradictions de l’être humain entre égocentrisme et générosité, culture ancestrale et expansion moderne, machisme et respect de la femme, attachement à la famille et aux amis et solitude. On peut réfléchir des heures au rythme indolent de ce beau film humain et universaliste.
    Agnes L.
    Agnes L.

    171 abonnés 1 667 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 décembre 2023
    C'est le septième film que je vois dans la rétrospective qu'Arte consacre à Ozu et je ne m'en lasse pas. Il montre la vie quotidienne de la classe moyenne à cette période charnière où la modernité pénètre dans la vie des japonais. Le titre est sans doute lié au fait qu'il y a beaucoup de scènes où l'on voit les hommes dans un bar, boire du saké. C'est leur distraction principale après le travail comme cela l'était pour Ozu lui-même.
    Ce film reprend le thème du « Printemps tardif », et tourne autour du mariage de la fille célibataire qui vit avec son père et s'occupe de lui et de la maison. La variante, c'est qu'Ozu a pris l'option de montrer les conséquences des deux choix, soit la fille reste sans se marier, soit elle s'en va. Pour un japonais, marier sa fille, c'est la perdre puisqu'elle suit son mari alors qu'il peut toujours aller vivre chez son fils marié, s'il est trop vieux pour vivre seul.
    Orno13
    Orno13

    14 abonnés 634 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 décembre 2023
    Première incursion dans l univers du plus grand réalisateur japonais de l histoire du cinema..
    Et comble du sort c est son dernier film.
    Le gout du saké, comme son titre l l'indique il est beaucoup question d alcool ou les 3/4 du film le héros est ivre, ivre car sa vie est monotone, veuf et surtout cadre dans une industrie, il noie so chagrin dans l alcool pour oublier ses maux, heureusement sa fille qui n est pas marié l aide a tenir sa maison mais petit a petit il va devoir se rendre à l evidence de donner sa fille en mariage, qui va l entrainer dans un profond désespoir.
    Ozou dans ce film décrit une société japonaise américanisé, un capitalisme sauvage qui va fracassé peu à peu les traditions ancestrales nippone.
    C est en cela que le film est poignant, très intéressant et mélancolique.
    GéDéon
    GéDéon

    88 abonnés 522 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 8 décembre 2023
    Pour son dernier long-métrage sorti en 1962, Yasujirô Ozu s’éloigne de son sujet de prédilection (le cercle concentrique de la famille) pour développer une critique plus large de la société japonaise de l’époque. Il s’agit ici d’une réflexion sur l’égoïsme d’un père refusant que sa fille se marie et quitte le foyer au risque de perdre son confort personnel. En effet, pendant que les hommes se mettent des tartines au saké dans les bars en devisant sur le bonheur de leur entourage, les femmes restent soumises à la maison. Si le réalisateur semble bien fatigué (la mise en scène reste très mollassonne), il fait preuve d’une extrême tendresse pour dépeindre l’humanité et le rapport parfois conflictuel mais toujours respectueux entre les générations. Bref, malgré le poids des traditions, l’oisillon prend toujours son envol.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 4 décembre 2023
    Film magnifique sur un thème souvent traité ces Ozu, celui du mariage des femmes. Un père peut-ils'accaparer sa fille pour lui servir d béquille ? Ce phénomène devait être assez important au Japon à la fin des années 50. On assiste à beaucoup de repas et des bars à saké, des fêtes entre anciens camarades de lycée, On voit aussi que le Japon change, à travers le retour sur le passé, notamment lorsque les anciens élèves invitent leur professeur, sensei, comme il est de tradition, et sont confrontés à sa déchéance. Tout est dit dans le non-dit. Les expressions langagières sont éloquentes. Le style unique d'Ozu reste inimité.
    ferdinand75
    ferdinand75

    563 abonnés 3 896 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 23 novembre 2023
    Un monument du cinéma mondial, un film revu en 2023 qui possède toujours la même force et la même intensité. Il y a le fond et la forme. Le fond, les rapports humains intemporels, la perte d’un être cher, sa fille, qui doit prendre son envol, dans une société hyper patriarcale, le héros se décide à laisser partir sa fille ,pour se marier , c’est le monde contemporain. Il y a cette déchirure, cet amour réciproque. La scène où il lui demande pour la 1ere fois de prendre son envol est d’une émotion intense. Il y a aussi toutes ces allusions à la vie post guerre. Un ancien collègue de la marine, où il était capitaine de vaisseau, évoque avec humour l’hypothèse où le Japon aurait gagné la guerre. C’est du 3e le degré, formidable. Ils chantent ensemble l’hymne des gars de la marine, en nostalgie, c’est énorme. Il y a des belles- sœurs sympas, des amies, un peu chipies , qui aime le hamburger , le coca , ce sont les vainqueurs US qui ont imposés leurs normes . Et puis beaucoup d’humanité. Enfin un style exceptionnel, épuré, à l’état brut des plans fixes à hauteur du tatami, en contre plongée, et des visages qui regarde en direct l’objectif. De l’émotion à l’état brut et puis bien sûr Chishu Ryu qui est exceptionnel, son visage qui semble impassible, un léger sourire en coin et qui pourtant arrive à transmettre toutes les émotions avec un minimum de mouvement : la tendresse , la peur de vieillir, de la solitude , la joie, la peur, l’amour intense pour sa fille . Il est énorme. Et c’est aussi un film tellement japonais , culturellement, intrinsèquement, profondément et qui pourtant arrive à toucher à l’universel.
    Chaîne 42
    Chaîne 42

    147 abonnés 3 095 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 16 novembre 2023
    Dernier film de Yasujirō Ozu (1903-63) en 1962, l'acteur central de ce film avait presque le même âge, un film comme une forme de testament. Le saké est le principal alcool japonais et on en boit pas mal pendant ce film qui raconte un moment de l'histoire d'une famille, le père veuf intègre et bienveillant et ses trois enfants l'ainé marié, la fille de 24 ans et le plus jeune encore étudiant. C'est une chronique du quotidien un peu caricaturale et caustique mais plutôt bienfaisante avec une présente des amis et beaucoup d'amabilité même si la vie est morose. Tout tourne sur le fait du non mariage et du mariage de la fille. L'alcool est comme un anesthésiant, aux effets plutôt néfaste; de la solitude qui résulte de l'isolement quand les proches s'en vont. Cette histoire simple mais intelligemment montrée est universelle.
    Luerna
    Luerna

    2 abonnés 19 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 13 novembre 2023
    Il m'est arrivé d'être bouleversée et de me déclarer fan d'Ozu (La Voyage à Tokyo, Printemps tardif, entre autres) mais là je suis déçue. Il s'agit de la énième version de la situation favorite d'Ozu : le veuf qui se retrouve avec sa fille de 24 ans environ renonçant à se marier par dévouement fillial. Ici ce qui amène le père à réagir est le spectacle d'un de ses anciens professeurs confronté à la même situation avec 15 ou 20 ans avec de plus. L'ancien professeur a sombré dans l'alcoolisme aux côtés d'une "vieille fille" maussade. Ce miroir effrayant du couple qu'il risque de former conduit notre héros à presser sa propre fille de prendre époux. Mais le garçon qu'elle aimait en secret s'est entre-temps déjà fiancé, aussi après quelques larmes versée en secret accepte-t-elle très vite d'épouser un employé quelconque de l'entreprise où travaille son père. Le fiancé puis mari n'apparaît dans aucune scène. Notre veuf envisage bien une relation avec une serveuse de bar à saké lui rappelant sa défunte épouse mais rien ne se concrétise.
    Le personnage de la "vieille fille" n'apraraît que dans une seule scène et on voit bien qu'il est inenvisageable de le développer : ce n'est plus un être humain récupérable apparemrment. Malgré quelques beaux plans au début (évoquant la peinture américaine des années 1930, soit 30 ans plus tôt) et une musique de générique agréable mais elle aussi très occidentale, le film est long déprimant. Une pénible ritournelle italo-nippone d'ascenseur meuble de nombreuses scènes lentes et répétitives. Pas le meilleur Ozu loin s'en faut.
    Olivier G.
    Olivier G.

    3 abonnés 46 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 novembre 2023
    Tout est dit sur ce film et très bien dit. Ce n'est pas étonnant, Ozu rendrait intelligents et sensibles les plus bornés. Une chose cependant que je n'ai pas lu encore, l'absence de la femme du personnage principal qui, tout au long du film, par touche subtile, vient souligner la solitude des personnages masculins, condamnés éternellement à rechercher l'être aimé mais trop tôt disparu.
    Cest un féminisme par le vide qui s'exprime dans ce Japon d'après guerre, les femmes meurent ou s'en vont laissant les hommes, maris ou fils, vider les bouteilles de saké dans les vapeurs d'alcool au rythme de leurs souvenirs (très belle scène où l'acteur principal reconnaissant un sosie de sa femme disparue, vient noyer sa tristesse et sa nostalgie de l'être aimé dans les flacons de saké le soir même du mariage et du départ de sa fille).
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