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Charlotte28
123 abonnés
2 002 critiques
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3,0
Publiée le 26 août 2024
Très soignée dans son esthétique et portée par une éblouissante Irène Jacob, la réalisation prend le pas sur l'émotion en adoptant un rythme contemplatif que renforce l'absence de réponse aux problématiques et interrogations lancées par le troublant synopsis. Parfois dotée d'une mélancolie quasiment poétique que renforcent les choix musicaux, l'intrigue manque quelquefois de consistance ou de force pour nous emporter totalement. Une fable à l'ambiance onirique.
Avec ce genre de films intellos on peut passer son temps à chercher le sens symbolique de chaque objet, de chaque personnage, de chaque jeu de scène. Je me souviens d'un normalien nouveau philosophe qui avait vu sept fois "l'année dernière à Marienbad" pour en percer les secrets. Y avait-il des secrets ? Ce qui est apparu ici à ma petite tête c'est le rapprochement avec les Contes d'Hoffmann d'Offenbach. La fille qui ne peut pas chanter sous peine de mourir c'est Antonia. Et la marionnette chantante qui se brise en mille morceaux c'est Olympia. Quant à Giulietta, l'héroïne du film s'inspire de ses moeurs faciles. L'ambiance de songes est semblable dans l'opéra et dans le film. Les cinéastes polonais que je connais, Wajda et maintenant Kieslowski, sont doués pour les décors, les cadrages et les couleurs. Le montage est laborieux et certaines scènes sont parfaitement inutiles, à première vue bien entendu. Je n'ai pas compris par exemple qui était Jean-Pierre et pourquoi il se rend les bras levés. Je conclus sur le personnage principal et, disons le, unique : Véronique/Veronika. Elle est jouée par Irène Jacob, alors à se débuts et en pleine jeunesse. Musicienne au départ, comme dans le film, puis actrice ce qui fera l'essentiel de sa carrière. Son père était un physicien de haut niveau, mais elle a été attirée par une vie d'artiste. Sa filmographie est impressionnante mais on constate que son personnage intéressant de Véronique ne l'a pas propulsée vers les sommets. A vrai dire, j'ai découvert son existence il y a quelques jours en assistant au "voyage en pyjama" du cinéaste Thomas où elle fait une courte apparition. On peut y constater que les années n'ont pas altéré son beau physique, à défaut de compétences en physique quantique. C'est peut-être cela qui a limité sa carrière à des rôles légers car comme actrice, sans être particulièrement expressive, elle a une bonne diction, un visage agréable, un corps élégant et svelte, des mouvements harmonieux. Dommage, elle aurait pu concourir avec pas mal des premiers rôles actuelles.
Film d'esthète avec de superbes jeux de lumière et de caméra. Assez avare de dialogues, le réalisateur préfère demander à ses acteurs d'exprimer des émotions de manière non-verbale.
Certes "La double vie de Véronique" est, formellement, très joli. Kieslowski a l’art de créer de belles images. Elles sont, de plus, associées à une très jolie BO de Preisner. Dommage que le récit de ces deux vies croisées manque de force et d’impact.
Je n'ai pas été captivée du tout par l'histoire j'en suis presque désolée, tant les critiques à l'égard de ce film sont élogieuses. Mais l'actrice principale est excellente, et la photo de ce film est juste sublime.
C’est ici la question du double et de l’alter ego qui est abordée. Sommes-nous en correspondance secrète sans pour autant connaître l’existence cachée de cet autre nous-même ? Le film recoupe toutes les dimensions qui font la nature du cinéma de Kieślowski ; les trois dimensions politique, métaphysique et esthétique. En premier lieu, la piste politique. Une courte séquence met en scène Weronika à Varsovie durant une manifestation. Il n’y a aucune indication visant à replacer le contexte, mais on peut penser qu’il s’agit d’une référence à l’agitation politique qui secoue l’Europe de l’est entre 1989 et 1991. C’est à ce moment précis que Weronika croise son double occidental. Le thème de la rencontre des deux Europes, séparées depuis plusieurs décennies par le Rideau de Fer, sera repris par la suite dans Trois Couleurs : Blanc en 1994. Ensuite, la piste métaphysique au travers des questions de hasard, de destin. La mort n’est rien d’autre que l’apogée du hasard, et elle parcourt l'œuvre du réalisateur. L’omniprésence de la couleur verte, qui colore de façon irréelle l’ensemble du film, renvoie à cette dimension. Le vert c’est “la couleur du hasard, du jeu, du destin, du sort, de la chance” (Le petit livre des couleurs de Michel Pastoureau et Dominique Simonnet). Mais c’est aussi une couleur ambivalente ; elle tend aussi à la malchance,spoiler: ici la mort de Weronika . La question du double et du destin est également sensible dans la relation entre Véronique et le marionnettiste. On peut se demander si cet homme ne serait pas le double du réalisateur lui-même. C’est ce que suggère une des dernières séquences du film au cours de laquelle le personnage confectionne deux marionnettes à l’image de Véronique (et Weronika ?). Enfin, la piste esthétique : en 1912, Marc Chagall peint Golgotha dont les deux couleurs principales sont le rouge et le vert (deux couleurs très présentes dans le film). L’évocation du peintre par le père de Véronique permet de se replonger dans la tradition chrétienne qui veut que Sainte Véronique, lors de la montée au Golgotha, propose au Christ portant la croix, son voile pour qu’il s’essuie le front. Sur ce tissu, le visage du Christ s’imprime miraculeusement. Il s’agit d’un double dont l’iconographie chrétienne multipliera les exemples ; c’est le Saint-Suaire. A noter l’importance de la bande son, en particulier dans la scène de l’écoute de la mini-cassette où l’on entend les bruitages liés aux scènes suivantes, ce qui donne une intensité très particulière.
Sur un récit imaginaire, proche du surnaturel ( deux êtres identiques dans deux pays différents ) Kieslowski déroule un procédé cinématographique d’une extrême sensibilité, dans l’esthétique raffinée d’une mise en scène quasi abstraite. La solitude de Véronika à Cracovie confrontée à ce double possible quelques part dans le monde. Elle croit l’apercevoir dans un car de touristes quittant précipitamment la place du marché où une manifestation va être dispersée par la police. Où l’amertume d’une histoire écourtée par la maladie s’efface devant la sérénité d’un avenir plus rayonnant. Véronique en France donne le meilleur d’elle-même dans une quête amoureuse qu’elle ne mène jamais à son terme. Car en a-t-elle le droit, elle, à la santé tout aussi fragile que son alter-ego, cet ailleurs qui la taraude ? Qui la fait vivre dans l’ombre de la mort… Il y a 30 ans Krzysztof Kieslowski interrogeait à sa façon le monde. Parti peu après, il nous laisse avec les mêmes interrogations. Elles sont toujours d’actualité, son film aussi . Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
4 561 abonnés
18 103 critiques
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0,5
Publiée le 14 avril 2021
L'histoire de deux femmes identiques nées aux deux extrémités de l'Europe et reliées uniquement par un lien spirituel ténu dont aucune n'a pleinement conscience pose la question suivante sommes-nous vraiment seuls au monde. Le réalisateur Krzysztof Kieslowski n'apporte pas beaucoup plus qu'une réponse affirmative et le concept lui-même est limité car les deux Véroniques ne sont jamais autorisées à se rencontrer car si elles le faisaient l'ensemble ne serait qu'un autre épisode de la Quatrième Dimension. C'est assurément un film très vague principalement axée sur la poursuite d'un marionnettiste énigmatique par la Véronique française. Le long du chemin on trouve quelques suggestions intrigantes et aguicheuses de plusieurs similitudes plus que fortuites entre les deux femmes mais l'effet n'est pas différent de celui d'un film où il manque une scène sur trois et parce que le fardeau de la signification est placé entièrement sur le spectateur il risque d'exaspérer quiconque s'attend à une histoire plus cohérente et logique comme moi...
Je n’ai pas compris toutes les subtilités de ce beau film volontairement ésotérique. Restent une actrice magnifiée, des scènes superbes (concert, marionnettes), une musique à glacer le sang, une photo et un éclairage raffinés.
Krzysztof Kieślowski est un grand réalisateur, c’est incontestable. Toutefois, ses films ne sont pas pour autant toujours très passionnants à suivre. La Double Vie de Véronique en est l’exemple type. D’un point de vue purement cinématographique, le film est excellent : la photographie est magnifique, la musique est sublime et les acteurs sont très bons (à commencer une Irène Jacob au summum de sa beauté). Hélas, l’histoire ne possède rien de véritablement intéressant (surtout dans sa partie française qui occupe les deux tiers du film). La Double Vie de Véronique est donc un film éblouissant d’un point de vue formel mais qui peut rapidement ennuyer son spectateur. Dommage !
La Double-Vie de Véronique est un très beau film de Krzysztok Kieslowski, même si un peu longuet. La force du film tient dans son histoire : deux femmes que pourtant tout sépare (elles ne se connaissent pas, l'une vit en Pologne, l'autre à Paris et si la ressemblance entre les deux est frappante – puisqu'elles sont interprétées par la même actrice –, elles ne semblent pas partager de lien familial) sont en quelque sorte sœurs d'âme et la mort tragique de l'une en plein concert où elle s'effondre en chantant va bouleverser la vie de l'autre. Si l'intrigue m'a un peu moins passionné durant la seconde moitié du film (une fois la force du pitch présentée, le scénario a tendance à s'estomperspoiler: et n'offre finalement pas vraiment de résolution ), elle tient au final bien la route. Irene Jacob (actrice que je ne crois pas avoir vu dans un autre film) joue plutôt bien et porte bien le film sur ses épaules. Sans être aussi élogieux que les critiques presse à la sortie du film, il m'a tout de même plutôt séduit.
"La Double vie de Véronique" est avant tout un beau film d'atmosphère, à la photographie subtile et nuancée et à la musique sublime. Son exploration du thème du double, bien qu'assez intrigante, tourne court, et débouche sur un propos plus général concernant les liens qui unissent les êtres : il semble que c'est finalement grâce à l'amour que Véronique retrouve la plénitude de son identité.
Une ou des femmes sans caractères ni personnalités, hyper sensualisées. Une scène de sexe avec un absence de consentement mutuel. Bref un film de son époque qui mérite d'être oublié.
Une belle réalisation, une très belle photographie et un thème riche, celui du double. Un thème mais pas vraiment de récit, seulement des bribes qui reproduisent assez bien les tremblements identitaires de l’héroïne, sans pour autant réussir à intéresser Je n’ai pas bien compris l’intérêt du projet, qui pour ne rien arranger baigne dans une atmosphère mystico-bourgeoise qui m’a rappelé (en plus léger et digeste quand même) les souffrances que j’ai subies devant certains films d’Haneke ou de Desplechin. A part ça, on voit débuter le tout jeune Guillaume de Tonquédec et on retrouve une mystérieuse boule de verre qui annonce la boîte bleue de Mulholland Drive.