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inspecteur morvandieu
40 abonnés
2 482 critiques
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1,5
Publiée le 24 décembre 2023
C'est l'histoire d'une jeune couple d'hôteliers, couple ordinaire et tellement ordinaire qu'il finit par nous ennuyer. Jusqu'au jour ou l'époux devient jaloux et se rend insupportable à tous par ses suspicions injustifiées. Dans "El", Luis Bunuel avait fort bien défini la jalousie à tendance paranoïaque de son personnage par un regard quasi médical; il n'en est rien avec Chabrol -d'après un scénario et un film de Clouzot jamis fini- qui n'arrive à nous convaincre de la psychose de Cluzet qu'avec des artifices très convenus. Les actes et les fantasmes de Paul ne s'inscrivent pas dans une étude psychologique ou clinique rigoureuse et demeurent superficiels, d'autant plus que les causes de ce changement soudain ne sont pas abordées et que le comportement de Paul est ainsi mis en scène qu'il apparait comme celui d'un imbécile plus sûrement que comme celui d'un malade. La femme de l'hôtelier, jouée avec une candide sensualité par Emmanuelle Béart, qui n'est pas sans rappeler l'aguichante provinciale de "L'été meurtrier", ne parvient pas non plus à dépasser les lieux communs de l'épouse harcelée. La progression du mal dont souffre Paul trouve heureusement dans la longue scène finale une grande vérité psychologique. C'est sans doute le seul moment où le couple, et au-delà les comédiens, sait se montrer sincère et attachant.
Paul est propriétaire d'une auberge qui tourne à plein régime. Il vit dans un cadre idyllique, dans le Sud de la France. Il est marié à une femme sculpturale qui l'adore. Bref, Paul devrait être le plus heureux des hommes. Sauf qu'au fil des années, la jalousie va peu à peu s'immiscer dans sa tête, au point de le faire partir en sucette... "L'Enfer" est un film à la fois sur le couple, et la folie. On commence avec une simple suspicion, qui au fil des mois va se transformer en maladie. On y verra les mécanismes de cet homme possessif, doutant de tout, s'imaginant toujours le pire, franchissant rapidement un point de non-retour. Chabrol reprend le scénario du célèbre film inachevé de Clouzot, commencé trente ans plus tôt. Mais les thématiques abordées sont intemporelles, et résonnent sans mal encore aujourd'hui. Même si de nos jours on parlerait davantage de perversion narcissique, ou que l'on centrerait plutôt le récit sur la femme, à l'image de "L'Amour et les Forêts". En tout cas, Chabrol y va de sa patte. La photographie chaleureuse et ensoleillée parait volontairement irréelle, personne n'ose croire que ce cadre peut donner lieu à un cauchemar. Le réalisateur se permet également des effets de style percutant pour dénoter la folie rampante (doubles focales, hallucinations...). Jusqu'à un final étonnant et ambigu. Question acteurs, outre Mario David dans son dernier rôle, ce sont évidemment François Cluzet et Emmanuelle Béart qui tiennent la vedette (avec en bonus Marc Lavoine en jeune dragueur !). Le couple est excellent, jouant très bien les étapes du rêve qui se brise. J'avoue avoir ri lors des scènes où le personnage de Cluzet pète les plombs, surtout en public. Son interprétation très théâtrale m'amusant beaucoup. Mais j'ignore quelle était l'intention du réalisateur. Ces scènes étaient-elles tournées au premier degré ? Ou au second pour souligner l'absurdité et la violence des propos du personnage ? Toujours est-il que "L'Enfer" reste un drame poignant et malheureusement terriblement pertinent.
Un très beau film dont on sent bien les inspirations Hitchcockiennes. La tension est palpable, le jeu d'acteur est très bien tenu, la fin est juste un peu décevante au vu de tout ce qui se passe durant ce film. La lumière, la mise en scène, la musique harmonise le tout.
L'enfer c'est l'autre, ce mari jaloux, possessif, malade, criminel en puissance. Chabrol met en scène la folie qui grignote un être jusqu'à le consumer. La beauté et la sensualité de la sublime Emmanuelle Béart sont les graines du tourment d'un François Cluzet dément. Le film emprunte autant au vaudeville qu'à Hitchcock pour depeindre un drame intimiste aux accents de thriller. Glaçant et brillant.
4 713 abonnés
18 103 critiques
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1,0
Publiée le 22 octobre 2021
En tant que l'un des initiateurs de la Nouvelle Vague Claude Chabrol mérite notre plus grand respect. Mais dans L'Enfer il n'est pas à la hauteur de ses propres normes élevées. Cela pourrait aussi n'être que mon opinion car je n'ai pas apprécié de voir la spirale descendante que traversent les personnages de ce film. Chabrol nous laisse assembler les pièces de cette histoire comme il nous l'a laissé faire dans ses autres films alors que nous voyons les pièces littérales d'un puzzle reflétant les indices du crime. Si vous aimez Emmanuel Beart comme nous le faisons tous vous la trouverez elle et ses collègues acteurs en bonne forme. Mais tous ça c'est de la normalité bourgeoise et jusqu’à l'enfer...
Chabrol nous livre un de ses meilleurs films, encore une fois il s'intéresse aux côtés les plus angoissants de la nature humaine: la folie. L'histoire se passe en campagne à l'intérieur d'une auberge, on y suit un couple formé de Emmanuelle Béart et de François Cluzet. Emmanuelle Béart est tout simplement radieuse dans ce film mais la pauvre en voit de toutes les couleurs à cause des délires de jalousie de son mari, il finira par lui rendre la vie complètement infernale. François Cluzet est remarquable dans ce rôle, une très belle interprétation. Chabrol réussit avec beaucoup de finesse à décrire cette folie très destructrice que peut être la jalousie.
Très bon film interprété avec justesse par Emmanuelle Béart,ravissante et François Cluzet à la folie amoureuse croissante. La fin se doit d être implicite car dans l enfer de la jalousie quelle solution à apporter??? C est à nous spectateurs d imaginer la suite si tortureuse soit-elle..du bon Chabrol.
En 1994, Claude Chabrol s’intéresse à la destruction progressive d’un couple en raison du caractère possessif et extrêmement jaloux du mari. La prestation du duo d’acteurs constitue la force de ce long-métrage avec une Emmanuelle Béart absolument sensuelle et un François Cluzet qui sombre peu à peu dans la folie. La lente descente aux enfers de ce dernier est parfaitement illustrée par ses multiples visions hallucinatoires qui sèment le doute dans l’esprit du spectateur. Bref, une œuvre sans fin comme cette maladie incurable et comme un clin d’œil au film réalisé trente ans plus tôt par Henri-Georges Clouzot mais jamais achevé.
La première heure, assez longue, prend le temps d’introduire ses personnages. Puis la tension monte crescendo en même temps que la folie de Paul. Aux ambitions stylistiques de Clouzot, Chabrol préfère la sobriété, le sujet, dur, se suffisant à lui même.
On voit bien que ce film a été réalisé par un homme. Le personnage de Nelly est niais, sans profondeur et se résume à une belle femme, candide et amoureuse qui ne se déplace qu’en sautillant ou en dansant avec nonchalance. Cette dernière n’a aucune conscience des responsabilités qui incombent à la gestion d’un hôtel, prête à abandonner son travail pour quelques excuses futiles comme essayer un bracelet ou se baigner à la rivière. Aucune conscience non plus du charme qu’elle opère (presque malgré elle) sur les hommes ou de la jalousie qu’elle provoque chez son mari. Elle semble vouloir se contenter de vivre d’amour et d’eau fraîche. Bien que les acteurs soient excellents, ce film paraît d’un autre temps et bien loin de la complexité qui s’opère dans une relation toxique.
On peut diviser le film en deux parties, la première est un film d'ambiance et c'est plutôt bien vu avec cet hôtel de province où tout un petit monde se côtoie, tandis que la jalousie commence à ronger Cluzet. J'ai trouvé la seconde partie redondante, spoiler: Cluzet pique des crises de jalousie, Cluzet engueule Béart, Cluzet et Beat se réconcilient et hop on recommence en mêlant fantasme et réalité, Si tout cela n'est pas redondant il faudra m'expliquer ce qu'est une redondance. Bref on a l'impression que le film s'enfonce dans l'ennuie d'autant qu'il se refuse à conclure. Reste le jeu impeccable de Cluzet et l'abatage de charme d'Emmanuelle Béart, mais ça ne fait pas le compte.
Bon film qui nous montre la paranoïa qui vire vers la folie ... Ça m'a fait penser à Dostoizveski , " le double " car le spectateur est perdu ... on ne sait pas si les événements se passent dans la tête du personnage ou dans la vie réelle. Belle approche qui laisse la créativité du spectateur s'exprimer. Bon jeu d'acteur aussi. Je recommande Cluzet est parfait dans ce rôle.
Elle, trop parfaite (bien que mal arrangée au début), lui, excellent en malade de jalousie.. En conclusion un bon Chabrol malheureusement sans conclusion.
Un très bon film servi par un duo d'acteurs remarquables. Le prix d'aimer une femme trop belle. Emmanuelle Béart y est troublante, délicieuse et désirable. La folie croissante de Cluzet est bien en image par Chabrol. Un film qui vieillit bien
Excellente mise en scène et sujet passionnant mais le scénario tourne en rond et reste problématique sur le traitement du personnage féminin (il n'est que caution et jamais problématisé).