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Charlotte28
125 abonnés
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3,5
Publiée le 19 novembre 2024
Sur un rythme épousant la lenteur de la vie rigoriste de la petite communauté danoise renfermée sur son principe d'une piété reniant tout bonheur terrestre, l'intrigue questionne la pertinence d'une moralité récusant toute volupté et celle d'opposer l'épanouissement sensoriel à l'ambition d'une vertu respectable. A la froideur de cette âpre atmosphère s'opposent les unions inaccomplies d'un homme regrettant la promesse d'une vie en heureuse compagnie et d'un artiste privé de sa muse jusqu'à ce que le plaisir de bouche procuré par générosité rappelle aux mornes convives l'essentiel de l'enseignement qu'ils sont censés porter. Malgré l'apparence d'une morale naïve, simpliste, le récit interroge nos desseins vains, nos passions égoïstes, nos envies réfrénées, pour manifester une possible sérénité apportée par un épicurisme de qualité, un art sincère, un amour animique. D'une touchante candeur.
En adaptant l’œuvre de Karen Blixen, autrice du succès Out of Africa, Gabriel Axel délaisse la critique du rigorisme protestant qui occupait une place importante dans la nouvelle originale pour représenter la douceur teintée de douleur des rencontres successives entre le petit village danois et l’extérieur : il confère au récit poésie et ampleur romanesque par la modestie de sa mise en scène et la clarté de ses transitions temporelles (analepses et prolepses) entre différents âges chacun incarné par l’arrivée d’un étranger, qu’il s’agisse du militaire, du chanteur d’opéra ou de la réfugiée de guerre. Ce qui frappe n’est autre que la grande beauté des portraits réalisés, et de la communication tant par la langue que par la cuisine. Pourtant, nous aurions aimé une immersion plus grande dans la cuisine de Babette, laissés trop souvent à l’extérieur d’un savoir-faire que tous les convives reconnaissent mais auquel nous n’avons qu’un accès restreint. La façon qu’a Gabriel Axel de montrer ces derniers apprécier les plats n’est guère communicative, dans un va-et-vient permanent entre la salle et la cuisine. Dit autrement, le rigorisme de la mise en scène aurait mérité la perturbation des liquides et des chairs qui ravissent le corps et l’âme des celles et ceux qui, peu auparavant, cultivaient le conflit. Restent un geste de cinéma pudique et une interprétation d’une grande justesse.
Ce film est un sommet. D'abord la nouvelle, le conte de K. Blixen est adapté de façon merveilleuse. Les acteurs sont parfaits. Expressifs, drôles dans leurs expressions faciales à se tordre (les villageois). Les sœurs sont jouées de façon assez neutre mais bien en finesse. Stéphane Audran a comme toujours la classe. Les décors sont à tomber de beauté sobre, sans tomber dans l'esthétisme excessif. Rappelez-vous, c'est un conte. Donc c'est stylisé, exagéré et l'humour n'est jamais loin. Mais c'est d'une grande simplicité et beauté. C'est apaisant. Cela réconcilie les catholiques et les protestants, les accrocs entre les villageois sont apaisés par le très bon vin ;-) , les mets sont splendides, et il y a l'hommage à la cuisine française et au repas, présentés comme un art. Une de mes films préférés, que je n'oublierai jamais. Merci K Blixen, G. Axel et S Audran (bravo pour les dialogues en danois qu'elle a dû apprendre, chapeau bas)
Un bijou. Tellement de choses dans ce film, une telle tendresse pour nous, humains, que le résumer serait dommageable. Le mieux est encore de le regarder.
Ce film était un souvenir d'enfance. Tous les deux mois je le voyais programmé sur la sept puis sur arte. Avec un critique élogieuse. Ce soir je l'ai regardé. Une grosse claque dans ma face. Mais pas dans le bon sens du terme. Un ovni d'austérité. On a l'impression d'arriver au 6eme épisode d'une série dont on a raté les 5 premiers. Qui sont les personnages ? Pourquoi s'intéresser à eux ? Pourquoi une telle platitude ? Pourquoi une telle indigence de scénario, de mise en scène, de dialogue ? Une catastrophe. Un naufrage. Pas de festin mais une gueule de bois après un mauvais repas
Un film très joli, mais qui ressemble surtout à un documentaire sur la vie des protestants au 19ème siècle. Le film est long et ennuyeux au début, mais quand vient enfin l'heure de manger au bout d'1h20 de film ça devient enfin intéressant et drôle, spoiler: les mets servis mettent l'eau à la bouche, les répliques du général et les réponses des autres invités sont à mourir de rire. Une autre scène pas mal est celle du cauchemar des deux vieilles, qui est très bien réalisée. Les chants des protestants sont très beaux. Sinon la VF est éclatée, les dialogues sont dignes de petit ours brun et l'histoire se résume en une phrase. Joli, amusant, mais pas mémorable. Trop long et trop lent.
Un pur chef-d'œuvre ! Que d'émotions à voir et revoir ces images … Simple, presque rugueux, ce film privilégie la beauté des images, des rapports entre les gens. Quand un repas devient objet d'art, moment de communion, don pour les autres : à voir, à revoir, encore et toujours.
film pas terrible. scénario très limite, narratrice insuportable qui nous empêche d'entendre correctement le film, mise en scène très limite. finalement le plus réussi reste la qualité des robes traditionnel et le jeux d'acteur et actrices digne d'un théatre MAIS loin d'être a la hauteur d'un film. si le roman a eu beaucoup de succès, cette adaptation n'est pas a la hauteur car il tien plus d'un théatre que d'un film, nombreux sont les passages innutiles, beaucoup de remplissages, beaucoup de moment où c'est muet, pas de dialogues ni musiques. le film fait plus office d'un documentaire sur le mode de vie dans une ville très religieuse et chrétienne.
Ce film est un chef d œuvre. La fabuleuse gastrono.ie française le don de soi ,l amour de son métier et l envie de donner du plaisir sans aucune limites bref grandiose
Même si ce film de 1987 peut apparaître un peu désuet, "Le Festin de Babette" a un certain charme qui donne envie de gouter délicatement aux mets qui nous sont présentés, soient: réalisation convenue, ambiance académique et histoire gentillette. Même si son début est une mise en bouche un peu longue et d'une sobriété qui présage l'ennui, "Le Festin de Babette" est comme un plat qui mijote, il faut savoir patienter pour en révéler ses saveurs. Même si cela est très elliptique, les notions de l'acceptation de la différence ou du plaisir de chair sont subtilement évoquées. Donc, si l'oeuvre danoise de G.Axel n'est pas stimulante comme une recette épicée, elle reste une curiosité plaisante qui assume un bon moment et stimule l'appétit.
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3,5
Publiée le 14 décembre 2021
A 69 ans, Gabriel Axel ressuscite un cinèma que l'on croyait perdu! Le cinèaste nous emmène dans une règion reculèe du Danemark où deux soeurs puritaines ont pour servante qualifièe une française du nom de Babette! L'histoire parvient surtout à offrir une jolie immersion dans un petit village danois! il faut cependant attendre l'arrivèe de Babette chez les soeurs Filippa et Martine pour se retrouver dans les recoins très secrets du coeur humain! C'est Stèphane Audran qui tient le haut du pavè ici et c’est un choix payant de l'avoir choisi pour incarner cette cuisinière du bonheur! On se rassasie de toutes ses bonnes choses à manger et à boire dans cette oeuvre chaleureuse et entière sur la vie et l'amour! Merci Babette! Merci Stèphane Audran qui dèmontrait une fois encore avec ce « festin » français très spècial qu'elle ètait une spècialiste du contre-emploi! Admirable travail du chef op' Henning Kristiansen avec une palette de couleurs de ciel de toute beautè! Dèlicieux...
Avec ce long-métrage qui obtient l’Oscar du meilleur film en langue étrangère en 1988, le réalisateur danois Gabriel Axel propose une véritable ode aux plaisirs de la table et à l’art culinaire. Au XIXème siècle, une famille luthérienne vivant au fin fond du Danemark accueille une servante française (Stéphane Audran). Celle-ci va leur faire partager ses talents cachés. Si le début de l’histoire s’enlise dans un récit conventionnel, comme pour mieux nous imprégner de l’ambiance austère qui règne dans cette communauté pieuse, la seconde partie nous entraîne dans un tourbillon d’émotions. Même si la mise en scène demeure très académique, la restitution des saveurs gustatives et sensorielles qu’éprouvent les hôtes de ce repas gargantuesque, constitue une vraie réussite. Bref, une œuvre subtile qui mérite d’être dégustée.
Un film original qu'Hollywood n'aurait jamais su faire, tout en finesse. Une grande cuisinière en exil choisit d'offrir un chef d'oeuvre gastronomique au village qui l'a accueillie plutôt que d'en partir, faisant ainsi tomber le temps d'un dîner les digues protestantes luthériennes et s'ouvrir les esprits. Un pur plaisir
Frugalité et austérité de vieux bigots danois contre générosité et sensualité de la gastronomie française. Les danois n'avaient aucune chance. Film pudique et sensible qui donne tout son sens à Carpe Diem. Stephane Audran incarne superbement ce plaisir face aux renoncements religieux.