Quatrième et ultime saison au conte, un cycle à Montélimar pour adieu dans une succession de paysages, de lieux et décors ou la lumière est absolument partout. Le soleil et le vent de la campagne traversée sous l'égide du texte et de la pensée prend des voix féminines pour situations, dans un " rêve " au cœur des vignes, dans un papillonage intellectuel et culturel de caractère, une splendeur !
Je prend cette scène dans la cuisine de Magalie, ou la conversation tourne autour du manque, de la confidence et du refus d'y trouver une solution, par fierté, par peur, pour l'idée qui ne sied point à cette dernière elle-même, qui sert de subterfuge à son pendant, son double amicale, au trais si différent mais qui partage tout ce dont elles se réclament, une amitié. Et bien, je l'avoue, mais je n'oublierai jamais cette cuisine ! De toute façon, j'adore l'endroit, le cinéma n'y échappe donc pas ...
La troisième et plus jeune des femmes, dont le portrait est ici soulignée est elle aussi de la " machination ". Avec espièglerie, dans un geste sublime et naïf, tente une drôle de combine et surprend cependant dans sa mesure, de par sa retenue de son envie et ses velléités à offrir tout ce dont elle a, un altruisme que l'on surprend à être plus généreux encore. L'incursion des hommes n'est pas anecdotique non plus, le sujet est en permanence soulevé, mais sert aussi un peu de prétexte dans la décision, passe au second plan pour Eric Rohmer pour qui le dessein est celui de la complicité féminine. Il parviens à un tour de force délicat et abrupte, oui c'est possible ! Il y'a du contraste, voilà tout.
Le Mariage, lieux de fin des stratagèmes au profit de la spontanéité est un éclat de cette vérité jusqu'ici déguisé. Le symbole du croisement de pensée et d'idées vers lequel on cours, on fuit, au rythme des points de vues. La scène de la voiture est une comédie à elle seule, parfois difficile, coriace, vraiment tordante, mais qui referme un mal assez profond qui ronge en quelques sortes le mal du film, sa solitude et son habitude à celle-ci ... L'humeur de cochon / hargne de Magalie m'a prêté au sourire néanmoins.
On retiens de ces amies qui s'aiment une passion qui les unies, un regard les unes sur les autres, un sacrifice commun. " - Au risque de tout perdre ! "
Une conclusion passionnelle, un chapitre qui relie touts les autres.