Les Révoltés de la cellule 11 est né de l'expérience personnelle du producteur Walter Wanger. Ce dernier a en effet purgé une courte peine pour avoir tiré sur un homme qu'il suspectait être l'amant de sa femme. Lorsqu'il découvrit la vie en prison, il décida qu'il fallait absolument en faire un film. C'est dans cette optique que Les Révoltés de la cellule 11 fut tourné dans la réelle prison de Folsom, avec de vrais détenus.
Le film a été tourné dans la véritable prison de Folsom, un établissement californien difficile réputé pour abriter les détenus les plus dangereux. Au cinéma, cette prison se retrouve notamment dans Walk the Line ou encore Sans rémission. Le comédien Danny Trejo (Machete) et l'écrivain Edward Bunker (Animal Factory) y ont tous les deux séjourné, tout comme le personnage de Robert De Niro dans Heat.
Les Révoltés de la cellule 11 fut un très grand succès, tant critique que commercial. C'est pour cette raison que le producteur Walter Wanger et le metteur en scène Don Siegel firent à nouveau équipe deux ans plus tard, pour le film culte L'Invasion des profanateurs de sépultures.
La thématique carcérale est une préoccupation importante chez Don Siegel, puisque le metteur en scène réalisera par la suite L'Evadé d'Alcatraz avec Clint Eastwood dans le rôle principal.
Les Révoltés de la cellule 11 est le premier film sur lequel Sam Peckinpah (Les Chiens de paille) a travaillé (en tant que troisième assistant du directeur de casting). C'est d’ailleurs en partie grâce à lui que Don Siegel a pu filmer à l'intérieur de Folsom, la famille de Peckinpah connaissant personnellement le directeur de la prison (au départ réticent à y faire entrer une équipe de tournage).
Le comédien Leo Gordon a réellement purgé une peine dans la prison de Folsom ! Lors du tournage du film, les surveillants se rappelaient de lui comme d'un détenu au comportement provocateur, et du coup s'en méfiaient !
Si la représentation carcérale a été remise au goût du jour avec les récents succès de Prison Break et d'Un prophète, le film de prison est un genre spécifique très ancien, prenant son origine dans les années 1930 avec des titres incontournables comme The Big House (1930), Je suis un évadé (1932), Le Code criminel (1932) ou encore Le Révolté (1937). Dans les années 1940 jusqu'aux années 1970, les films de prison obéissent ainsi aux mêmes constantes, puisqu'il est souvent question d'un personnage qui va tenter de faire un "pied de nez" à la tyrannique institution pénitentiaire en cherchant à s'évader. Les exemples appuyant ce schéma sont nombreux : on peut citer Les Démons de la liberté (1947), Les Révoltés de la cellule 11 (1954), Le Trou (1960), Luke la main froide (1967) ou encore L' Evadé d'Alcatraz (1979). Dans ces films, le héros est la plupart du temps à la fois viril et rebelle (Paul Newman dans Luke la main froide, Clint Eastwood dans L' Evadé d'Alcatraz, etc.), tandis que les membres de l'administration pénitentiaire apparaissent souvent comme des êtres cruels, abjects et avides de pouvoir (Hume Cronyn dans Les Démons de la liberté, Eddie Albert dans Plein la gueule, etc.).
Les choses sont bien différentes dans les représentations carcérales les plus récentes, puisque les thématiques de l'évasion, de l'arbitraire des matons et du héros sûr de lui sont des constantes qui tendent à perdre de leur importance. Les films de prison des années 1990 et 2000, centrés sur des prisonniers en guerre permanente les uns avec les autres, en sont révélateurs (Sans remission, Les Princes de la ville, Slam, Un Seul deviendra invincible, Carandiru, Felon, Un prophète, etc.) : pour le héros effectuant ses premiers pas dans l'institution, la priorité n'est plus de s'évader mais de parvenir à survivre dans un univers régit par la loi du plus fort. Fini les représentations stéréotypées de surveillants sadiques et de la joyeuse entraide entre détenus pour se "faire la malle". Désormais, l'accent est mis sur la violence du milieu carcéral, et plus particulièrement sur les rapports de force entre détenus. Les héros discrets de Délit d'innocence (1989), Zonzon (1998), Animal Factory (2000) ou Un prophète (2009) témoignent de ce changement : ce ne sont plus des "gros durs" façon Steve McQueen dans Papillon (1973), mais des individus davantage vulnérables, propulsés dans un monde qui leur est (au départ) étranger, au sein duquel seul les "forts" ont une chance de survivre.