Woody Allen, c'est un genre à lui tout seul ! Il plante un décor sans que l'on sache où il veut nous mener. Deux thèmes principaux s'entrecroisent, d'abord la trame policière qui en fait n'est qu'un prétexte, l'autre étant la crise latente d'un couple, tenté d'aller voir ailleurs. Vous me direz que comme sujet de film c'est pas génial, sauf que là, l'enquête policière va compliquer les rapports, que c'est Woody Allen qui est devant et derrière la caméra, que Diane Keaton en belle femme mature nous joue un numéro extraordinaire. Autrement dit tout cela est transcendé ! Et puis il y a ces références au cinéma qui sont toutes sauf gratuites, Assurance sur la mort de Billy Wilder qui mettra la puce à l'oreille à Diane et La dame de Shangaï où l'effet miroir fonctionne si bien qu'il donne le vertige. Pour l'anecdote on remarquera la présence de la sculpturale (c'est le moins que l'on puisse dire) Angelica Huston qu'il est de bon ton de critiquer en se pinçant le nez, mais nous sommes au moins deux à l'apprécier, Moi-même, l'autre étant Jack Nicholson qui fut son compagnon pendant 16 ans. On regrettera juste certaines opinions péremptoires du réalisateur, Allen a parfaitement le droit de préférer regarder un match de hockey sur glace, plutôt qu'un opéra de Wagner, mais qu'il ne puisse s'empêcher de le dire en plein milieu d'un film, on s'en fout un peu. Pas bien grave, l'essentiel est que l'on déguste cette histoire, qu'on est scotché, et qu'à la fin on est ravi !